Homélies de Dom Armand Veilleux

Lundi, 24 novembre 2025 – 34ème semaine, année impaire

Daniel 1, 1…20 ; Luc 21, 1-4

Homélie

           Tout au long de cette semaine, la dernière du cycle liturgique, c’est le Livre de Daniel qui nous accompagnera comme première lecture à la Messe. C’est un écrit qui, tout en ayant des éléments historiques, appartient au genre apocalyptique. Il fut écrit dans un temps de persécution, au moment de la résistance des Maccabées. S’y révèle un messianisme qui nourrit l’attente d’un sauveur désigné comme le « Fils de l’Homme ». Ce qui nous prépare déjà à l’Avent.

           De même, tout au long de la semaine, les Évangiles, tirés des derniers chapitres de l’Évangile de Luc, nous parleront de la fin des temps. Et l'une des caractéristiques de cette fin des temps, selon l'Évangile, sera le renversement des situations: Ceux qui auront été sous-privilégiés et opprimés en cette vie seront dans la joie, et les privilégiés de ce monde qui auront vécu sans compassion pour les moins fortunés seront dans les douleurs. C'est le contexte dans lequel il faut entendre l'Évangile de ce matin.

          On y trouve un contraste entre les riches qui déposent des sommes importantes dans le trésor du Temple.et la pauvre veuve qui y dépose sa toute petite pièce d'argent.

          Les touristes bien fortunés qui voyagent dans les pays en voie de développement ont souvent l'occasion de donner de la monnaie aux pauvres, surtout aux enfants pauvres qui courent après eux. C'est un geste certainement recommandable. En même temps, j'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de choquant à cette situation. La veuve de l'Évangile, au contraire est une pauvre qui donne aux pauvres. Elle donne de son essentiel et non de son superflu.

          Et cela nous enseigne quelque chose de très beau sur Dieu. Si Dieu était un riche, donnant de son abondance, il serait mieux représenté par les riches de notre Évangile que par la veuve déposant son obole. Mais ne peut‑on pas dire que Dieu nous donne non de sa richesse, mais de sa pauvreté? Oui, parce que Dieu s'est révélé en Jésus‑Christ, qui s'est fait pauvre avec nous et pour nous. En Jésus de Nazareth Dieu ne nous est pas apparu comme un riche touriste lançant de la monnaie à des enfants pauvres, mais comme un pauvre partageant avec nous sa vie.

          Si l'Évangile n'était qu'une condamnation des riches, nous pourrions nous sentir bien, puisque la plupart d'entre nous pouvons nous considérer sinon comme des pauvres, du moins pas précisément comme des riches. Et donc, les paroles dures (ou au moins exigeantes) de l'Évangile à l'égard des riches ne sont pas pour nous. Mais là n'est pas le vrai message: Le message de Jésus est qu'il attend que nous donnions non pas tellement de ce que nous avons (peu ou beaucoup) mais de ce que nous sommes, de notre propre vie; il attend que nous vivions au service de ceux qui nous entourent ou qui se trouvent sur notre chemin.

           Et c’est là l’âme de toute vie communautaire.

  • Nous faisons aujourd’hui mémoire des saints martyrs du Viet Nam

Monday, 24 November 2025 – 34th week, odd-numbered year

Daniel 1:1–20; Luke 21:1–4

Homily

Throughout this week, the last of the liturgical cycle, the Book of Daniel will accompany us as the first reading at Mass. It is a writing that, while containing historical elements, belongs to the apocalyptic genre. It was written during a time of persecution, at the time of the Maccabees' resistance. It reveals a messianism that nourishes the expectation of a saviour designated as the ‘Son of Man’. This already prepares us for Advent.

22 novembre 2025 – samedi de la 33ème semaine

1M 6, 1-13 ; Lc 20, 27-40

H o m é l i e

Chers frères et sœurs,

Lorsque nous essayons de nous représenter ce que sera la vie après notre mort physique, nous ne pouvons le faire qu’en utilisant des images qui correspondent à notre vie ici sur la terre. C’est d’ailleurs ce que fait l’Écriture, aussi bien de l’Ancien que du Nouveau Testament. C’est même ce que fait Jésus, dans ses paraboles, où il nous décrit soit le bonheur éternel auprès de Dieu, soit le malheur éternel si nous n’avons pas vécu ici-bas dans l’amour.

23 novembre 2025 - Fête du Christ Roi

2 Samuel 5,1-3 ; Col 1,12-20 ; Luc 23,35-43

 Homélie

         La Fête du Christ Roi fut instaurée à l’époque où l’Église, qui boudait encore les républiques qui s’établissaient alors dans le monde occidental, conservait une nostalgie des monarchies en voie de disparition.

23 November 2025 - Feast of Christ the King

2 Samuel 5:1-3; Col 1:12-20; Luke 23:35-43

Homily

The Feast of Christ the King was established at a time when the Church, still shunning the republics that were then being established in the Western world, retained a nostalgia for the monarchies that were disappearing.

16 novembre 2025 – 33ème dimanche « C »

Ml 3,19-20a; 2 Th 3,7-12; Luc 21,5-19

H O M É L I E

          Il y a près de deux mille ans que furent écrites les paroles que nous venons d’entendre, et bien des fois au cours de ces deux mille ans, des événements tragiques ont paru annoncer la fin du monde. Il y eut d’abord la prise de Jérusalem et la destruction du Temple, qui semblent bien être ce qu’annonce en premier lieu notre Évangile. Puis, en Occident, il y eut les vagues successives d’invasions « barbares », qui marquaient la fin d’une société, puis la peste noire qui fit mourir les deux-tiers de la population de l’Europe ; et, plus près de nous, les deux Guerres Mondiales, et depuis lors le danger constant d’un cataclysme nucléaire.

16 November 2025 – 33rd Sunday in Ordinary Time, Year C

Malachi 3:19-20a; 2 Thessalonians 3:7-12; Luke 21:5-19

HOMILY

The words we have just heard were written nearly two thousand years ago, and many times during those two thousand years, tragic events seemed to herald the end of the world. First there was the capture of Jerusalem and the destruction of the Temple, which seem to be what our Gospel is primarily announcing. Then, in the West, there were successive waves of ‘barbarian’ invasions, which marked the end of a society, followed by the Black Death, which killed two-thirds of the population of Europe; and, closer to home, the two World Wars, and since then the constant danger of a nuclear cataclysm.