Homélies du Père Jacques Pineault

C RAMEAUX LUC 22,14-23,56

(13) Chimay :

10.04.2022

 Frères et sœurs, au début de cette célébration, nous avons entendu le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Les quatre évangélistes ont rapporté l’événement avec précision. La foule populaire des faubourgs de Jérusalem acclame le Christ-Roi sans savoir qu’elle lui ouvre la route vers la croix. Les acclamations de la foule ont été pour lui un triomphe très modeste mais incontesté. Cet événement annonce la gloire qui est déjà la sienne. Mais tout au long de cette célébration, nous découvrons que ce chemin de gloire se révèle être un chemin de souffrance, de dépouillement et de confiance. « Père entre tes mains, je remets mon esprit » (Lc 23,46).

C CARÊME 05 JEAN 08,01-11 (17)

Chimay : 03.04.2022

 

Frères et sœurs, « Jeter la première pierre » à quelqu’un, c’est être le premier à le critiquer et à le condamner. Si cette expression est à prendre au sens figuré dans notre société occidentale, ce n’est malheureusement pas le cas partout dans le monde. La lapidation était une forme d’exécution dans laquelle un groupe d’individus lançait des pierres sur une personne jusqu’à ce que cette dernière décède d’un traumatisme : décès physique, décès psychologique, c’est le même meurtre. La lapidation a été attestée comme une forme de punition pour de graves méfaits depuis l’Antiquité. Son adoption dans certains systèmes juridiques contemporains a suscité la controverse au cours des dernières décennies. Toutefois, la lapidation aurait été appliquée au premier siècle de notre ère ainsi que le suggèrent, dans le Nouveau Testament, l’épisode de la femme adultère de l’Évangile selon Jean d’aujourd’hui : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » (Jn 8,7) ou, dans les Actes des Apôtres, le récit du martyre d’Étienne, le premier diacre de l’Église (Ac 6,54-60). À l’époque de Jésus, la lapidation était la peine qui punissait l’adultère, considéré comme un péché très grave (Lv 20,10 et Dt 22,24).

C CARÊME 02 LUC 09,28b-36 (15)

Chimay : 13.03.2022

Frères et sœurs quand nous parlons du Carême, nous pensons souvent à des sacrifices, des privations, des pénitences, des renoncements. En fait, la Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à regarder plus loin et plus haut ; elle nous invite à communier avec Dieu ; c’est ce qui apparaît dans la promesse faite à Abraham dans le livre de la Genèse (Gn 15,5-12.17-18), de même dans les encouragements de saint Paul aux chrétiens de Philippe (Ph 3,17-4,1) et dans l’Évangile de la Transfiguration que nous venons d’entendre, nous invite à communier au Christ dans la lumière et la gloire.

C CARÊME 04 LUC 15,01-03.11-32 (13)

Chimay : 27.03.2022

 

Frères et sœurs, ce 4e dimanche du Carême est appelé « dimanche de la joie ». Toute la liturgie de ce jour nous invite à nous réjouir et à exulter. Dans les régions où existe le carnaval juste avant le Carême, on récidive en ce dimanche. Peut-être ne sait-on plus pourquoi au juste. C’est parce qu’autrefois le Carême était rigoureux, et les gens étaient heureux d’en être déjà arrivés à la moitié ! La raison de cette joie toutefois, c’est plutôt la découverte émerveillée du monde de Dieu dans lequel nous sommes tous appelés à vivre. Cette joie c’est avant tout celle de celui qui reçoit la miséricorde de Dieu.

C 08 LUC 06, 39-45 (4)

Chimay 27.02.2022

 

Frères et sœurs la Parole de Dieu de ce dimanche nous invite au discernement, à l’humilité et sans doute à la conversion. Ben Sira le Sage nous parle du tamis qui filtre les déchets (Si 27,4). Nous aussi, nous avons un tri à faire dans notre agir et nos paroles. Nos gestes et nos paroles révèlent les sentiments de notre cœur. Certaines paroles révèlent l’étroitesse d’esprit de celui qui les prononce. « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments » (Si 27,6). Ben Sira nous recommande « de ne pas faire l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé » (Si 27,7). Ses propos peuvent révéler le meilleur ou le pire. « Car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6,45). Celui qui est humble, c’est celui qui connaît la vérité sur lui-même, qui la voit et qui l’accepte. On ne peut prétendre pouvoir guider les autres, les conseiller, si nous ne voyons pas en nous-mêmes ce que nous sommes.

C CARÊME 03 LUC 13,01-09 (12)

Chimay : 20 mars 2022

 

Frères et sœurs, les jours et les semaines passent et notre marche vers Pâques se fait plus précise. La Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à accueillir Dieu qui veut libérer son peuple. Cette libération passe par un engagement résolu sur le chemin de la conversion. Pour nous faire comprendre combien c’est important, Jésus présente des événements qui ont frappé les esprits en son temps.

C 07 LUC 06, 27-38 (9)

Chimay : 20.02.2022

Frères et sœurs, l’évangile de ce dimanche est un panier débordant de paroles de sagesse ; ces paroles toutefois nous montrent un chemin de conversion. Nous vivons dans un monde où beaucoup ne pensent qu’à blâmer et à se faire justice. Mais aujourd’hui, nous recevons de la part de la Parole de Dieu des appels à refuser la vengeance et à faire plutôt miséricorde. C’est ce témoignage que nous trouvons dans le premier livre de Samuel (26,2-23). C’était au cours d’une guerre entre Saül et son concurrent David. Saül était devenu très jaloux et cherchait à éliminer David. David aurait pu se venger mais il s’y est refusé. Il n’a pas voulu porter la main sur « celui qui a reçu l’onction du Seigneur » (2 Sm 26,9), mais tout homme n’est-il pas marqué du sang du Christ ?