Homélies de Dom Armand Veilleux

Tuesday after Epiphany - 7 January 2025

1 Jn 4:7-10; Mk 6:34-44

Homily

Today's Gospel is a beautiful expression of Jesus' love for his people. It is the story of the multiplication of the loaves. Jesus did not do it as a sign of power to prove His divinity. He did it out of love. When Jesus saw the crowd, says Mark, He was moved with pity for them, for they were like sheep without a shepherd.

Monday after Epiphany

1Jo 3:22-4:6; Mt 4:12-17.23-25

During this week after Epiphany, the Gospel readings give us a description of the beginning of Jesus' ministry in Galilee, according to each of the four Gospels: today, according to Matthew; tomorrow and Wednesday, according to Mark. It will be according to Luke on Thursday and Friday, and according to John on Saturday. As our first reading, each day we have a section of John's first letter, which is a long call to love. Today's call is particularly strong: ‘Beloved, let us love one another, for love is from God. ’

Today's Gospel introduces us to the early days of Jesus' preaching in Galilee, even before the call of Peter and his brother James. It is a very rapid transition from the story of Jesus' birth and childhood to his public life in Galilee and Judea.

Armand Veilleux

Mardi après l'Épiphanie – 7 janvier 2025

1 Jn 4, 7-10 ; Mc 6, 34-44

Homélie

          L'Évangile de ce jour est une belle expression de l'amour de Jésus pour son peuple. Il s'agit du récit de la multiplication des pains. Jésus ne le fait pas comme un signe de puissance pour prouver sa divinité. Il le fait par amour. Lorsque Jésus vit la foule, dit Marc, il fut ému de pitié pour elle, car elle était comme des brebis sans berger.

Lundi après l'Épiphanie

1Jo 3,22-4,6 ; Mt 4,12-17.23-25

          Au cours de cette semaine après l'Épiphanie, les lectures évangéliques nous donnent une description du début du ministère de Jésus en Galilée, selon chacun des quatre Évangiles : Aujourd'hui, c'est selon Matthieu ; demain et mercredi, ce sera selon Marc. Ce sera selon Luc jeudi et vendredi, et selon Jean samedi. Comme première lecture, nous avons chaque jour une section de la première lettre de Jean, qui est un long appel à l'amour. L'appel d'aujourd'hui est particulièrement fort : " Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l'amour vient de Dieu. "

5 January 2025 - Epiphany of the Lord

Is 60:1-6; Eph 3:2-3a.5-6; Mt 2:1-12

Homily

Matthew's Gospel is extremely sober about the birth of Jesus. In its first chapter, it begins by tracing the family tree of Joseph and therefore also of Mary, since they obviously belonged to the same tribe and the same extended family. Then comes the account of the appearance of the angel Gabriel to Joseph, telling him not to hesitate to take Mary as his wife. Then, in the very next chapter, the second, Jesus is ‘discovered’ by the Magi coming from the East, who offer Him royal gifts before returning home. The Gospel says nothing else about these people, and popular piety has continued to embroider and add details about them over the centuries.

5 janvier 2025 – Épiphanie du Seigneur

Is 60,1-6 ; Ép 3,2-3a.5-6 ; Mt 2,1-12

Homélie 

          L’Évangile de Matthieu est d’une extrême sobriété au sujet de la naissance de Jésus. Dans son premier chapitre, il trace tout d’abord l’arbre généalogique de Joseph et donc aussi de Marie, puisqu’ils appartenaient évidemment à la même tribu et à la même famille élargie. Puis vient le récit de l’apparition de l’ange Gabriel à Joseph lui disant de ne pas hésiter à prendre Marie pour épouse. Ensuite, dès le chapitre suivant, le deuxième, Jésus est « découvert » par les Mages venus d’Orient, qui lui offrent des présents royaux avant de retourner chez eux. De ces personnages, l’Évangile ne dit rien d’autre ; aussi, la piété populaire n’a cessé au cours des siècles de broder et d’ajouter des détails à leur sujet.

          Essayons de voir ce qui est l’essentiel de ce récit de l’Évangéliste Matthieu. Au coeur du récit il y a l’enfant, avec Marie sa mère. Les deux sont inséparables, par le sang aussi bien que par la mission. Joseph n’est même pas mentionné ; son rôle tout humble et sa propre mission ont été décrits au chapitre précédent. Il a la garde et la charge de l’enfant et de la mère, rien de plus. Cet enfant, qui est le Messie que des générations attendaient, n’est pas reconnu par les chefs des prêtres et les scribes du peuple qui l’attendait. Le roi Hérode, qui exerce le pouvoir civil de l’oppresseur, veut tuer cet enfant qui risque de lui faire ombrage si les élucubrations des mages avaient un fondement. Cet enfant, les mages, sans noms et venus de pays lointains, l’adorent puis repartent chez eux. Ils ne sont pourtant pas naïfs, car ils sont capables de percevoir la ruse d’Hérode et évitent de tomber dans son piège.

          Les Mages demeurent un modèle pour les chercheurs d’aujourd’hui, comme pour ceux de tous les temps. Des chercheurs qui ne s’amusent pas à essayer d’inventer des signes et des symboles, mais qui savent reconnaître la valeur symbolique des choses ordinaires. Des chercheurs assez fous pour abandonner la sécurité et le confort de leurs pays et de leurs palais, pour suivre une étoile sans doute pas tellement différente de toutes les autres.

          Ils ne cherchent pas un signe ; ils cherchent quelqu’un. Quand le signe est visible ils le suivent. Lorsque le signe disparaît, ils s’informent d’une autre manière. Et lorsqu’ils arrivent au but, le signe n’a plus d’importance. À aucun moment ils n’adorent l’étoile. Lorsqu’ils la voient ils éprouvent une grande joie. Lorsqu’elle s’arrête au-dessus d’une maison, ils y entrent. Et que trouvent-ils ? Une réalité aussi humble et ordinaire que possible : un enfant et sa mère. Et que font-ils ? Ils s’agenouillent et adorent.   Le récit de Matthieu semble prendre ainsi plaisir à souligner le contraste entre le caractère tout à fait extraordinaire du signe qui les a conduits à leur but et le caractère tout ordinaire de la réalité qu’ils découvrent et adorent.

          L’aspiration à la rencontre de Dieu a été placée par le Créateur au coeur de tout être humain. Les religions peuvent servir d’étoiles, rien de plus. Elles n’ont certes pas toutes la même valeur ; mais aucune ne peut être objet de culte et d’adoration. Seul peut être adoré le Dieu qui s’est fait petit enfant pour devenir l’un de nous et nous assumer tous. Vers lui convergent, à travers les âges, des peuples venant de tous les horizons, conduits par des milliards d’étoiles différentes.

          C’est cet aspect du mystère de l’Incarnation que nous célébrons aujourd’hui.

          La dernière phrase de ce récit est mystérieuse et comporte sans doute de nombreuses significations qu’on n’aura jamais fini de découvrir. « Avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin ». Le songe, dans la Bible, n’est jamais un simple rêve. C’est une expérience spirituelle à travers laquelle quelqu’un découvre la volonté de Dieu sur lui en entrant profondément en lui-même. De même que ce n’est pas en lisant les écrits juifs mais en contemplant le ciel étoilé que les Mages avaient appris la naissance du Sauveur ; de même c’est à travers une expérience d’intériorité qu’ils perçoivent la fausseté d’Hérode et poursuivront désormais leur route sans se préoccuper de l’Israël ancien, retournant dans leurs propres pays, leurs propres cultures et leurs propres expériences spirituelles, porteurs de la découverte personnelle qu’ils ont faite du Salut apporté par Dieu à toutes les nations.

          Ces Mages n’étaient pas des membres d’une secte religieuse lancés dans une recherche spirituelle. C’étaient simplement des humains, intéressés aux mystères de la nature, intéressés surtout à la nature humaine ; qui, dans leurs observations des astres, avaient cru percevoir la naissance d’un nouveau roi dans un tout petit peuple, le peuple juif. Ils ne cherchent pas le Messie, dont ils ne savent sans doute rien. Ils cherchent tout simplement un roi nouveau-né. Lorsqu’ils le trouvent, ils lui présentent leurs hommages et repartent. Ce fut sans doute leur unique contact avec Jésus. Ils ne sont pas devenus ses disciples. C’étaient des hommes droits, honnêtes et sincères. Le salut est pour de telles personnes.

          Pour entrer en dialogue avec nous, Dieu n’a pas attendu que nous soyons à la hauteur de la situation. Il nous a envoyé son Fils, son Verbe, sa Parole, alors que nous étions pécheurs. De même il nous demande d’aller vers toute personne de notre entourage, qu’elle vienne à nous ou non, qu’elle nous soit sympathique ou non, qu’elle ait les mêmes idées ou non. Il nous demande aussi de respecter tout être humain – tout simplement parce qu’il est humain – qu’il ait une appartenance religieuse différente de la nôtre, ou même qu’il n’en ait pas du tout, et quels que puissent être les crimes qu’il peut avoir commis ou dont il a pu être accusé.

          Avant d’être croyants ou athées ; orthodoxes, catholiques ou protestants ; chrétiens ou musulmans, sunnites ou shiites ; chinois, japonais ou occidentaux ; les hommes et les femmes sont tout d’abord des « humains » créés à l’image de Dieu et également dignes du plus profond respect. C’est ce que Dieu a voulu nous enseigner en se faisant l’un de nous.

Armand Veilleux

4 January 2025 -- Saturday

1 Jn 3:7-10; Jn 1:35-42

HOMILY

This dialogue between Jesus and His disciples, as recorded by John several decades later, is very poignant in its simplicity. At first, the disciples are content to follow Jesus. Then He asks them, "What are you looking for?" Instead of answering this question, they simply ask, ‘Rabbi, where are you staying?’ Which means, ‘We are not looking for anything or anyone. What we were looking for, we have found.’ -- He said to them, ‘ Come and see . And at this point, there is a very moving line in John's account: ‘It was about four o'clock in the afternoon’.