Homélies de Dom Armand Veilleux

14 septembre 2021 – Fête de la Croix glorieuse

Nb 21, 4-9 ; Ph 2, 6-11 ; Jn 3, 13-17

H O M É L I E

          Nos missels tendent à donner à la fête d’aujourd’hui le nom de « Fête de la croix glorieuse ».  C’est sans doute là une très belle expression ; mais le nom traditionnel de cette fête, qui est une traduction littérale du nom grec, est celui de « Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix ».  Le mot « exaltation » est admirablement ambigu.  Il peut désigner le mouvement consistant à élever la croix sur laquelle se trouve un condamné (dans l’acte même de la crucifixion), ou bien le mouvement consistant à élever la croix bien haut, en signe de triomphe, et pour lui rendre gloire.

12 septembre 2021  --  24ème dimanche "B"

Is 50, 5-9a; Jc 2, 14-18; Mc 8, 27-35

H O M É L I E

          Nous sommes à l'époque de l'année où la température change.  Parfois on se dirait encore en été;  à d'autres moments c'est presque l'hiver.  Les feuilles des arbres ont commencé à tomber.  Il n'y a pas de doute possible;  nous savons que ce sera bientôt décidément l'automne.

8 septembre 2021

Fête de la Nativité de Marie,

Michée 5, 1-4a ; Mt 1, 1-16. 18-23

Homélie 

          Les Évangiles sont très discrets au sujet de la Vierge Marie. Chaque fois qu’elle est mentionnée c’est pour montrer sa place et son rôle dans les étapes majeures du mystère du Salut.  Elle est là au jour de l’Annonciation pour prononcer son « Oui » et recevoir en son sein le Fils du Père Éternel. Elle sera là à quelques étapes de la vie publique de son Fils et surtout près de la Croix et avec les Apôtres le jour de la Pentecôte.

5 septembre 2021 -- 23ème dimanche "B"

Is 35,4-7a; Jc 2,1-5; Mc 7,31-37

 

H O M É L I E

 

            Les Évangiles nous montrent rarement Jésus en dehors du territoire d’Israël. Dans le passage qui précède immédiatement celui que nous venons de lire, dans l’Évangile de Marc, Jésus était allé dans la région de Tyr, au nord du Lac de Galilée. C’était une région limitrophe, avec une population mélangée, de religion surtout païenne. C’est là qu’il avait guéri la fille de la Syro-phénicienne. Et, au début du texte d’aujourd’hui, nous le voyons quitter Tyr, passer par Sidon, en direction du Lac de Galilée et aller directement en terre païenne, dans la fédération de dix villes qu’on appelait la Décapole.

4 septembre 2021 -- samedi de la 22ème semaine du TO

Col 1, 21-23 ; Lc 6, 1-5

H O M É L I E

           Comme en beaucoup d'autres cas, c'est encore aujourd'hui la dernière phrase de la lecture de l'Évangile qui donne son sens au texte que nous avons lu:  "Le Fils de l'homme est maître du sabbat."  Par ces paroles Jésus nous révèle le sens  ultime de la loi -- de toute loi. 

3 septembre 2021 - vendredi de la 22ème semaine "a"

Col 1- 15-20 ; Lc 5, 33-39

H O M É L I E

           Dans la première lecture, tirée de la Lettre aux Colossiens, Paul nous transmet un hymne christologique constitué de deux strophes, l'une se rapportant à la création, l'autre à la rédemption.  Dans la première, le Christ est présenté comme le premier-né de la création, avant toute créature; dans la seconde il est présenté comme le premier-né d'entre les morts, le premier-né d'une multitude de frères tous premiers-nés, nés à une vie nouvelle dans les eaux du baptême.

           Puisque nous en sommes encore, dans la lecture de l'Évangile, aux premiers chapitres de l'Évangile de Luc, il est peut-être légitime d'en profiter pour signaler que cet hymne christologique nous permet de comprendre un passage du premier chapitre de Luc, où il est dit que, pendant le voyage de Marie vers Bethléhem de Juda, pour le recensement, les temps furent accomplis pour elle, et elle mit au monde son fils, le premier-né (o prototokos).

           Il est erroné de traduire, comme on le fait très souvent, "elle mit au monde son fils premier-né".   En grec comme en hébreu, lorsqu'on parle du premier-né, par rapport à la mère, on utilise une expression qui veut dire "celui qui ouvre le sein»; quant au substantif "prototokos", il désigne toujours le premier-né par rapport au père.  Une traduction exacte du grec dans ce premier chapitre de Luc doit donc être:  "Elle (Marie) mit au monde son fils, le Premier-né", c'est-à-dire le Premier-né du Père éternel, selon le titre du Christ qu'on retrouve dans l'hymne christologique de la lettre aux Colossiens que nous venons de lire. 

           Jésus, fils de Marie, est donc le Premier-né de toute créature, celui dont toute la création n'est qu'un faible reflet.  Il est aussi le Premier-né d'entre les morts, le premier d'une multitude de frères à ressusciter d'entre les morts, nous révélant ainsi la gloire à laquelle nous sommes tous appelés, nous aussi.

           Ce Premier-né est aussi l'Époux dont nous parle l'Évangile d'aujourd'hui.  Depuis la Résurrection jusqu'à la Parousie, cet Époux nous a été enlevés; c’est la période où il y a un sens à jeûner et à faire pénitence, en attendant la pleine manifestation du Premier-Né et de son Père dans la Lumière de l'Esprit.

(Aujourd’hui, nous faisons mémoie de saint Grégoire le Grand)

 

2 septembre 2021 - jeudi de la 22ème semaine du TO

Col 1, 9-14 ; Lc 5, 1-11

H O M É L I E

           "Laissant tout, ils le suivirent".  Cette dernière phrase nous donne évidemment la clé pour la compréhension de la péricope que nous venons d'entendre.  On ne peut s'attacher à Jésus sans se détacher de tout le reste.  On ne peut se mettre à sa suite sans abandonner tout ce qui pourrait nous retenir ailleurs.  Luc, en ce début de son Évangile, veut montrer comment les Apôtres, et Pierre en particulier, ont fait cette rupture radicale.