Frères et Sœurs,

S’il est vrai qu’une bonne partie du temps de l’Avent

concerne la venue

du Christ Sauveur dans sa gloire.

 

C’est bien le cas des premiers dimanches de l’Avent

qui nous sensibilisent vers la seconde venue du Christ en gloire

que nous appelons la parousie : la fin des temps.

C’est ce que nous chantons chaque jour

En ce temps de l’avent à l’hymne de tierce :

« l’Eglise annonce ton retour,

Et chaque instant le rend plus proche :

Qu’il nous soit fait miséricorde,

Seigneur Jésus, lorsque ton jour apparaîtra. »

N’est-ce pas là,

Le cri  du livre de l’Apocalypse :

« viens ! Seigneur jésus, viens ! »

Par contre,

la solennité de L’Immaculée conception

de Marie à ne pas confondre

avec la naissance virginale du fils de Dieu

Qui, par l’action de l’Esprit Saint,

a pris chair dans le sein de la vierge Marie.

Mais pour que la naissance virginale du Fils de Dieu

soit dans l’ordre de la perfection,  Il y a,

et c’est ce que nous fêtons aujourd’hui :

L’Immaculée Conception de Marie.

Dieu a préparé pour son Fils une demeure digne de Lui par la conception immaculée de la Vierge.

En  effet, Noël  sera avant tout,

La réalisation de l’Annonce faite à Marie.

S. Luc nous rapporte ces paroles de l’ange

« voici  que tu  vas concevoir

   Et  enfanter un fils. »

Tout se trouve dans le texte évangélique

de l’Annonciation que nous venons d’entendre ;

un  des plus beaux texte de la Bible,

si pas le plus beau.

Beau  en ce qui concerne le Créateur dans sa simplicité.

Beau en  ce qui concerne la créature dans son

humilité.

Nous avons là, indiscutablement

un chef-d’œuvre littéraire, certes ,

mais plus encore un chef-d’œuvre théologique.

Voici Dieu dans sa liberté parfaite quant à  ses choix,

Dieu  dans une délicatesse qui ne peut laisser indifférent, 

Dieu avec un respect d’une qualité telle

que Dieu seul est capable d’un tel respect.
Oh oui !

Le respect que le Créateur,

à la manière d’un pauvre va tendre la main à sa créature.

….

Dans l’histoire de l’humanité

Il y avait selon le livre de la Genèse,

un couple qui était doué d’une perfection exemplaire

pour être en relation parfaite avec Dieu :

Adam et Eve 

toujours dans le livre de la Genèse,

là on pouvait parler, pour eux, de conception immaculée.

Malheureusement,

toujours dans ce récit inspiré de la Bible,

Eve douée d’une liberté parfaite va transgresser

cette liberté par la désobéissance.
Eve était libre pour dialoguer dans une parfaite liberté avec Dieu.

Dieu restant évidemment le Créateur

Et Eve la créature.

Eve douée de liberté parfaite abuse de cette liberté en se détournant de Dieu

et entraîne avec elle et  Adam d’un commun accord, l’humanité dans une déchéance telle que l’humanité

à leur suite se trouve fragilisée dans sa liberté.

Mais Dieu n’abandonne pas l’humanité à son sort.
après des promesses plus ou moins tenues et  des alliances renouvelées

Dieu envoie son Fils

pour rétablir l’harmonie avec le fleuron de sa création à savoir

l’humanité crée à l’image de Dieu pour lui ressembler.

Quant à Jésus, le Fils de Dieu, il dira un jour :

« Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père. »

Le Verbe de Dieu, Jésus,

accepte de prendre pour lui la condition humaine afin de mener celle-ci dans le Royaume de son Père.

Il fallait pour cela que Marie que l’on appelle la nouvelle Eve soit

dès sa conception Dans une liberté

au moins égale à la liberté d’eve

Pour dire un « oui » d’une perfection absolue.

Dès le 3ième siècle, l’Eglise avait conscience de cette perfection extraordinaire en Marie,

comme si le peuple chrétien en avait l’intuition.
Ne dit-on pas que la « vox populi » est  la « vox Dei »

Mais l’Eglise prend tout son temps pour proclamer solennellement comme article de foi

L’immaculée conception de marie.

Ce fut fait par le pape Pie IX

en  accord avec l’épiscopat du monde entier.

C’est une vérité de foi.

Si nous en restons strictement et exclusivement sur le plan de la raison

on est démuni pour accepter cette vérité.

La raison est une chose merveilleuse ;

La Foi en est une autre

qui se situe sur un autre plan que la raison.

Ce n’est pas parce que la foi est un au-delà de la raison qu’elle est pour autant déraisonnable.

Le chrétien vit essentiellement de la foi sans pour autant négliger la raison.

Ne parle-t-on pas de  nos raisons de croire.

 

Le Pape saint Jean-Paul II dans  l’encyclique

« FIDES et  RATIO »

définit la Foi et la Raison comme les deux ailes .

pour atteindre Dieu.

Si Marie n’était pas immaculée dès sa conception

on aurait pu dire …jusqu’à la fin  des temps

que Marie a donné son Fiat, son Oui

à l’incarnation du Verbe

mais ce Fiat aurait été donné dans des conditions qui étaient celles de l’humanité défigurée par le refus des origines.

Mais pour ne pas que l’on puisse  dire que Marie n’était pas à même de prononcer en toute liberté

un « OUI » au diapason de la sollicitation divine,

Il est  vrai qu’il fallait à ce projet inouï de Dieu

une réponse positive

qui soit d’une impeccabilité parfaite.

 

à l’humanité,

c’est impossible à cause de la faute des origines .

Mais à Dieu…

….

« Tout est possible à Dieu .»

Aussi, en Marie qui est bien  de notre race

se trouvent réalisés anticipativement

les effets de l’œuvre rédemptrice  du Fils de Dieu.

Du coup,

Marie Immaculée dès sa conception

pourra dire un « oui » parfaitement libre.

Frères et Sœurs,

marie sera , pourrait-on dire,

« l’humus impeccable » d’où le Fils de Dieu

prendra naissance dans l’humanité.

Le Verbe qui est vraiment Dieu devient ainsi vraiment homme.

Donc le verbe naîtra d’une femme immaculée

Mais d’une femme immaculée  dès sa conception.

C’est la grâce que Marie bénéficie par avance des mérites du Christ rédempteur.

C’est bien ce que dit l’ange lors de l’Annonciation

que nous fêtons le 25 mars :

« réjouis-toi, comblée de grâces.. »

Le dogme de l’Immaculée Conception est proclamé

en 1854

et ce dogme reçoit, en quelque sorte, sa confirmation à Lourdes quatre ans plus tard en 1858

où  la pauvre petite bergère Bernadette Sousbirous

témoin des apparitions

vis-à-vis desquelles le curé de Lourdes était très sceptique, dit à Bernadette : 

« demande à la dame de la grotte :

« Quel est son nom. »

Bernadette à la dame apparaissant dans la grotte 

transmet la demande du curé.

Et la dame de la grotte lui répond dans le patois pyrénéen : « qui era soy l’immaculada conceptiou »

De retour, Bernadette répétait continuellement ces mots qu’elle ne comprenait pas et arrive chez le curé en lui répétant la formule :

« qui era soy l’immaculada conceptiou. »

Le curé en est stupéfait,

Ému,  les yeux pleins de larmes,

il croit.

Dans la joie,

en ce jour de grande fête

Nous pouvons chanter à l’adresse de Marie

« heureuse es-tu Marie de notre race

Sur toi le baptême de sang du sauveur a d’avance rejailli. »

Tu  es la source de laquelle Dieu fait homme naîtra de l’Esprit.