21ième dimanche ord. C

Frères et Sœurs,
Ces derniers dimanches,
Jésus a donné un enseignement dans la balance du salut pour tous.

 

Dès le 18ième dimanche, c’était le 4 août dernier,
Jésus invite les disciples à juger de tout et à opter en ayant devant les yeux la fin de leur vie.

le 19ième dimanche, c’était le 11 août
Jésus ouvre pour les disciples la perspective de
La fin du séjour de leur maître ici-bas.

le 20ième dimanche, c’était le 18 août
Jésus traite de la nécessité de ne rien préférer au Christ.
Si nous préférons d’abord le Christ,
c’est pour retrouver, éventuellement, le conjoint, les enfants
avec un amour autrement qualifié,
un amour autrement épuré.

Et voici, avec le 21ième dimanche du temps ordinaire, c’est aujourd’hui
avec cette précision
que Jésus va donner en réagissant à la demande de quelqu’un
qui demande à Jésus après avoir entendu
TOUTES LES EXIGENCES
pour qui veut se mettre à la suite de Jésus,
quelqu’un donc lui demande :
« SEIGNEUR N’Y AURA –T-IL QUE PEU DE GENS QUI SOIENT SAUVÉS. »

Jésus va postposer sa réponse à cette question
qui vient de lui être posée en disant :
« EFFORCEZ-VOUS D’ENTRER PAR
LA PORTE ÉTROITE,
CAR JE VOUS LE DÉCLARE,
BEAUCOUP CHERCHERONT À ENTRER
ET N’Y PARVIENDRONS PAS. »

La porte étroite, c’est-ce à dire de mettre de l’exigence, des priorités dans sa vie,
autrement dit : se désencombrer de ce qui n’est pas absolument indispensable.
Bref, se délester de tout ce qui nous empêche d’entrer par LA PORTE ÉTROITE à laquelle Jésus tient tout particulièrement.
Et je voudrais vous en parler
d’une façon très originale
et je le fais tout simplement.
Cela me semble préférable surtout…
en cette fin de vacances…
car il s’agit de deux histoires.

De deux histoires vraies dont je fus le témoin.
J’imagine que vous aimez les belles et vraies histoires.

VOICI LA PREMIÈRE :
Il s’agit d’un couple âge ; René, le mari, complètement sourd;
ancien ouvrier du charbonnage,
il passe le plus clair de sa journée en lisant le journal d’un bout à l’autre.
un jour, René vient à mourir.

Sa femme, Germaine, illettrée,
elle ne peut donc pas lire le journal.

Hors après la mort de René,
Germaine continue l’abonnement au quotidien.
Je pouvais parler simplement étant comme l’enfant de la maison car ce mariage était stérile.
Je lui dit : « Germaine pourquoi continues-tu l’abonnement au journal
alors que tu ne peux pas le lire.
J’entends encore sa réaction :

« Quand René avait lu le journal,
je le portais à la voisine :
son mari est souvent malade ; ils ont un grande famille ;
ils ne peuvent pas s’abonner au journal.
« Alors, dit Germaine, tout bonnement,
je continue l’abonnement au journal
et je le passe comme d’habitude à Marie-José .»
Bien que n’ayant qu’une petite pension,
Germaine fait avec ».

LA SECONDE HISTOIRE VRAIE.

Un jour, une dame très âgée me demande de passer la voir ;
elle a un petit appartement dans un home.
D’emblée elle me dit :
« J’aurais toujours voulu aller à Lourdes mais ça ne s’est jamais présenté et je me dit :
Voilà que j’ai épargné pour faire ce pèlerinage
Mais je suis maintenant trop vieille.
aussi je voudrais, me dit-elle, payer un pèlerinage à Lourdes –tous frais compris-
à une jeune, pauvre et légèrement handicapé.
Et je voudrais que cela reste secret entre nous.
Je me dis :
« Je dois absolument satisfaire cette dame très modeste, tellement simple
et qui veut poser un si beau geste. »

Je n’ai pas dû chercher longtemps.
Je connais un garçon d’environ 25 ans toujours avec sa maman veuve.
On dirait aujourd’hui
un retardé mental qui ne s’est pas marié
étant donné son handicap.

J’ai d’abord vu la maman.
Je lui dit :
« Pensez-vous que votre fils Roger serait content de faire un pèlerinage à Lourdes ? »
Mon Dieu , me dit la maman, en levant les bras au ciel.
Nous sommes bien trop pauvre pour penser à ça.
Je lui réponds ; « une personne très âgée
qui n’a jamais pu faire ce pèlerinage
se dispose à tout payer :
le train, l’hôtel, le restaurant avec éventuellement quelques petits suppléments.

Mon Dieu, dit la maman et joignant les mains
qu’est-ce que mon Roger va être heureux.

Je demande à l’évêché
les propositions de pèlerinage pour Lourdes ;
trois prix sont proposés :
Le premier prix :assez luxueux ;
Le deuxième prix : confortable ;
Le troisième prix : juste le nécessaire.

Je me dis :
« je vais proposer la deuxième solution.
Je revoie la donatrice et je lui propose
le deuxième prix : quelque chose de confortable,
ce qui valait à l’époque, bien avant l’euro :
4000 francs tout compris :voyage en train, hôtel et restaurant.
Cette dame âgée, la bienfaitrice se lève
et va dans son armoire
elle, retire une grande enveloppe grise qui
contenait des billets de mille frs.
Elle compte : 1, 2 ,3, 4, 5,
Je l’arrête et lui dit :
« Madame,
j’ai dit quatre mille frs tout compris. »
Je l’entends encore me répondre en joignant le geste à la parole :
Il ne va pas aller à Lourdes, avec son doigt dans sa bouche.
Elle continue en comptant ses billets de mille frs.
Donc, dit-elle 5, 6, 7, 8.
Mais madame ,c’est trop.
Je voudrais, ajoute-elle,
que ce pèlerinage soit le plus beau ;
il le sera pour lui et il le sera un peu pour moi.
Payer le pèlerinage à un jeune handicapé
de famille pauvre.
Ce sera ainsi, pour moi, le plus beau pèlerinage que je n’ai pu réaliser.
Je suis heureuse
et surtout il ne faut pas qu’il me rapporte un cadeau ; mon appartement est petit, je ne saurais pas ou le mettre.
Et surtout, surtout, je veux garder l’incognito.

Je lui dit :
« Madame je respecte votre volonté
mais je vais lui dire deux chose :
tout d’abord qu’il prie pour vous devant la grotte de Lourdes.
Ensuite qu’il vous envoie une carte dans une enveloppe dur laquelle j’écrirai mon adresse
et que je lui remettrai
en lui demandant de se procurer une carte de Lourdes sur laquelle tu écriras ces deux mots :
Madame, merci.
que je rédigerai sur un papier sur un papier brouillon
et tu enverras l’enveloppe de Lourdes.
.
Cette femme en respirant profondément
avait un visage rayonnant comme si c’est elle qui allait à Lourdes.

Frères et Soeurs
Ces deux dames, celle de l’abonnement continué au journal et celle du pèlerinage à Lourdes
sont passées sans difficulté par la porte étroite.
L’’avez-vous remarqué : ces deux dames modestes,
ont pensé à plus pauvres qu’elles.

Nous sommes assez doués d’imagination
que libres à nous de trouver le moyen
ou peut-être que nous en avons fait d’aussi beaux
si pas mieux.
Il est vrai que, pas toujours, mais souvent
il est question d’argent,
même si peu que cela nous donne chaud au cœur.

Dans les évangiles Jésus parle souvent de l’ argent.
Notamment t en Matthieu ch. 6, 24 :
« NUL NE PEUT SERVIR DEUX MAÎTRES :
OU BIEN IL HAÏRA L’UN ET AIMERA L’AUTRE,
OU BIEN IL S’ATTACHERA À L’UN ET MÉPRISERA L’AUTRE.
VOUS NE POUVEZ – dit Jésus – SERVIR DIEU ET L’ARGENT. »
Travaillons à avoir un cœur qui n’est pas accroché » à l’argent : un cœur de pauvres même si nous avons beaucoup de biens.
FAISONS DU BIEN AVEC NOS BIENS.

Alors la première béatitude nous concerne :
« bienheureux ceux qui ont un cœur de pauvres,
Le Royaume des cieux est à eux. »

Du coup, la porte étroite n’est pas un problème pour nous.