4ième d. du carême C

Frères et Sœurs ,

Avec la parabole que nous venons d’entendre
nous sommes au cœur du message évangélique.
Par cette parabole,
Jésus va faire d’une pierre deux coups.
Nous l’avons entendu au début de cet évangile.

 

D’une part,
Jésus apporte une lumière
pour les publicains et les pécheurs :
« LES PUBLICAINS ET LES PÉCHEURS
VENAIENT TOUS JÉSUS POUR L’ÉCOUTER. »
D’autre part,
cette parabole s’adresse aux pharisiens et aux scribes que Jésus dérange.
Leur intention :
coincer Jésus afin de se débarrasser de lui
parce qu’il met en mauvaise posture
la grande influence des pharisiens sur le peuple.

« LES PHARISIENS ET LES SCRIBES RÉCRIMINAIENT CONTRE LUI :
« CET HOMME – Jésus- FAIT BON ACCUEIL AUX PÉCHEURS, ET IL MANGE AVEC EUX ! »
Fréquenter les pécheurs : c’est une aberration pour les pharisiens.

Entrons dans la parabole. 1

 

« UN HOMME AVAIT DEUX FILS. »
LE PLUS JEUNE DIT À SON PÈRE :
« PÈRE,
DONNE-MOI LA PART DE FORTUNE QUI ME REVIENT.
ET LE PÈRE LEUR PARTAGEA SES BIENS. »
Or, le cadet,
comme beaucoup de jeunes à chaque génération,
ce jeune veut refaire le monde.
Bref,
ce jeune veut vivre SA VIE EN TOUTE LIBERTÉ.

« PEU DE JOURS APRÈS,
LE PLUS JEUNE RASSEMBLA TOUT CE QU’IL AVAIT,
ET IL PARTIT … »

On ne sait ce que le père lui aura donné comme conseil, comme mise en garde ; on ne sait.
Une chose est certaine
c’est que ce père respecte la liberté de son fils.

Ce fils est créé à l’image Dieu.. ;
et donc libre
mais libre pas pour faire n’importe quoi.
libre pour ressembler à Dieu… parfaitement libre.
Le livre de la Genèse
nous rapporte que
POUR LUI RESSEMBLER »
Et donc, libre uniquement pour aimer.
Libre parce que c’est la condition 2
pour que l’amour soit vrai.

Le fils cadet de la parabole ne l’entend pas ainsi ;
Il veut être libre pour vivre sa vie en toute liberté.
Oh !
ne lui jetons pas trop vite la pierre …
nous avons été jeune avant lui…

Ce que fait le fils cadet… de sa liberté
c’est, en fait, se détourner de son père
qui seul pouvait le combler à la maison où il fait bon vivre
et non pas se gaver comme il va vite en faire l’expérience.

Dans la même ligne, Jésus dira à une autre occasion:
« N’ACCROCHEZ PAS VOTRE CŒUR
À CES BIENS QUI PASSENT ET QUI NE PEUVENT QUE GAVER.

RECHERCHEZ PLUTÔT LES BIENS QUI NE PASSENT PAS
ET QUI SEULS PEUVENT COMBLER LE CŒUR HUMAIN.

C’est la bonne orientation pour ressembler à Dieu qui nous crée à son image.

Nous connaissons la suite des aventures de ce fils
qui dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
« Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays
et il commença à se trouver dans le besoin.

Il alla s’engager auprès d’un habitant de 3
« DIEU A CRÉÉE L’HOMME À SON IMAGE
ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. »
Pour un juif qu’elle aberration.
Les pharisiens et les scribes qui entendent cela
ne doivent plus tenir en place.
« il aurait bien voulu –continue le texte- se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs
mais personne ne lui en donnait. »

« Alors il rentra en lui-même et se dit :
« Combien d’ouvriers chez mon père
ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Ce qui le motive à aller vers son père
c’est la faim
et ce qu’il attend de son père
c’est ce qu’on attend d’un employeur….du travail
afin de manger à sa faim.

La parabole continue :
« JE ME LÈVERAI..
On pourrait presque dire
« Je me relèverai ET J’IRAI VERS MON PÈRE »

Comment ne pas penser à Jésus
venu prendre sur lui la vie des pécheurs jusqu’à en mourir
mais qui se relèvera – autrement dit- qui ressuscitera pour aller – mission accomplie- vers son Père.

« JE ME LÈVERAI
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ET J’IRAI VERS MON PÈRE ET JE LUI DIRAI… »
à vrai dire, a-t- il jamais vraiment connu son père
en tant que père ?
« PÈRE, J’AI PÉCHÉ CONTRE LE CIEL ET ENVERS TOI.
JE NE SUIS PLUS DIGNE D’ÊTRE APPELÉ TON FILS.
TRAITE-MOI COMME L’UN DE TES OUVRIERS… »
Sur le chemin du retour
alors qu’il est encore loin,
il ne voit pas son père au loin.
Mais le père lui est toujours aux aguets
car le Père aime son fils d’un amour sans condition.
« c’est mon fils.. »
et il n’y a que son cœur qui parle
et la force d’espérer en son fils n’est pas déçue.

D’aussi loin qu’il puisse voir, le père voit son fils ;
C’EST BIEN LUI !

Le père court
– ce qui est rare pour un oriental-
Le père court vers son fils qu’il embrasse éperdument…
..sans lui dire un mot.
Ici le geste dispense de la parole.
De son côté le fils commence sa confession…

«PÈRE, J’AI PÉCHÉ CONTRE LE CIEL ET ENVERS TOI.
JE NE SUIS PLUS DIGNE D’ÊTRE APPELÉ TON FILS…

Mais le père ne le laisse même pas achever.
Heureusement,
car, ce père ne pourrait pas entendre 5
la suite de ce que son fils voulait lui dire :
« TRAITE MOI COMME L’UN DE TES OUVRIERS..

Le père ne dit absolument rien à son fils ;
Le geste d’embrasser à tout dit.

Et le premier mot que le père prononce
c’est aux serviteurs qu’il l’adresse.
L’avez-vous retenu ?
C’est un mot qui fait florès à notre époque :
« VITE,
préparez la fête ; autrement dit :
« apportez la plus belle robe : le vêtement de fête ;
mettez-lui l’anneau au doigt symbole de réconciliation.
Mais du côté du père l’alliance n’a jamais été interrompue.
« Mettez-lui des sandales aux pieds signe de noblesse sans doute.
Et par-dessus le marché : « allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,
Car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie.
Autrement dit ; c’est auprès du père qu’il fait bon vivre.
et ils commencèrent à festoyer. »

Voilà comment le Père des cieux traite les pécheurs.
Comme les pécheurs et les publicains qui écoutent Jésus doivent être comblé.

Mais attention,
le Père des cieux ne confond pas
le pécheur et son péché 6

Dieu aime le pécheur
mais il hait son péché qui détruit le pécheur.
La meilleure façon d’éviter l’emprise du malin
c’est de se laisser embraser
par l’amour miséricordieux du Père.

C’est un amour qui réchauffe.
L’amour d’un cœur miséricordieux
c’est un cœur sensible à la misère qui réconcilie.
C’est le cœur du Père qui comble le cœur du fils.
Et le péché, quel qu’il soit n’est plus de mise.

LES PÉCHEURS ET LES PUBLICAINS qui écoutent Jésus doivent être comblés de joie en réalisant
combien ils se reconnaissent dans L’ENFANT PRODIGUE.

Tout ceci est insupportable pour les pharisiens qui écoutent aussi Jésus…mais dans une toute autre optique.

Les pharisiens et les scribes n’ont rien perdu à attendre
car ils vont bien vite se reconnaître
dans le Fils ainé qui entre en scène.

En effet,
LE FILS AINÉ ÉTAIT AUX CHAMPS.
QUAND IL REVINT ET FUT PRÈS DE LA MAISON,
IL ENTENDIT LA MUSIQUE ET LES DANSES.
APPELANT UN DES SERVITEURS,
IL S’INFORMA DE CE QUI SE PASSAIT.
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INFORMÉ DU RETOUR DE SON FRÈRE CADET,
C’EST LA FÊTE À LA MAISON.

ALORS LE FILS AINÉ SE MIT EN COLÈRE,
ET IL REFUSAIT D’ENTRER.

SON PÈRE SORTIT LE SUPPLIER
MAIS IL RÉPLIQUA À SON PÈRE :

« IL Y A TANT D’ANNÉES QUE JE SUIS À TON SERVICE SANS AVOIR JAMAIS TRANSGRESSÉ TES ORDRES.. »
Il considère son père comme un employeur sans plus.
A vrai dire c’est ici le père
qui se met dans l’état de serviteur;
Et le fils ainé d’ajouter :
« JAMAIS TU NE M’A DONNÉ UN CHEVREAU POUR FESTOYER AVEC MES AMIS. »
MAIS QUAND TON FILS
Il ne considère pas son cadet comme son frère
TON FILS QUE VOILÀ EST REVENU
APRÈS AVOIR DÉVORÉ TON BIEN DANS UNE VIE DE DÉBAUCHE
TU AS FAIT, POUR LUI, TUER LE VEAU GRAS. »
Son père répond et avec quelle tendresse :
« TOI, MON ENFANT, TU ES TOUJOURS AVEC MOI,
ET CE QUI EST À MOI EST À TOI.
Sous entendu :
tu pouvais disposer de mes biens qui sont tien.. »

Mine de rien le Père reprend délicatement l’ainé
qui ne dit pas « mon » frère mais bien de « ton » fils 8
quand il parle à son père.

Le père de la parabole ajoute
Et cela vaut son pesant d’or:
« IL FALLAIT BIEN FESTOYER ET SE RÉJOUIR ;
CAR TON FRÈRE ÉTAIT MORT ET IL REVIENT À LA VIE,
Autrement dit
« il revient à la maison où il fait bon vivre
Il était perdu et il est retrouvé.

Pour terminer notre assemblée eucharistique centrée sur la miséricorde nous chanterons/
« Point de prodigue sans pardon qui le cherche
Nul n’est trop loin pour Dieu
Viennent les larmes où le fils renaît,
Joie du retour au père.

FRÈRES SŒURS,

Vous l’aurez remarqué ;
Quand il n’y a plus d’intimité filiale avec le père,
Il n’y a plus de fraternité entre les fils. »

Cette parabole s’accompli en faisant allusion à la joie
qui découle tout normalement de la réconciliation.

Le psaume 121 le souligne:
« QUELLE JOIE QUAND ON M’A DIT :
NOUS IRONS À LA MAISON DU SEIGNEUR. »
C’st la maison où il fait bon vivre. 9

Pour nous y conduire,
JÉSUS EST LE CHEMIN QUI CONDUIT AU PÈRE :
« PERSONNE NE VA AU PÈRE -dit Jésus-
SANS PASSER PAR MOI. »

quelle joie pacifiante
quand nous recourons au sacrement de la réconciliation
où notre Père des Cieux nous devance toujours
et dont les premiers de l’absolution sont :
«QUE DIEU NOTRE PÈRE VOUS MONTRE SA MISÉRICORDE..

Et n’oublions jamais cette parole de Jésus
qui caractérise le chrétien :
« SOYEZ MISÉRICORDIEUX
COMME VOTRE PÈRE EST MISÉRICORDIEUX »

 

Et le dernier mot du père miséricordieux de la parabole est:
« RÉJOUISSEZ-VOUS AVEC MOI
CE QUI ÉTAIT PERDU EST RETROUVÉ. »

C’est aussi le dernier mot de cette homélie d’aujourd’hui
en ce dimanche de la mi-carême : LE DIMANCHE DE LA JOIE

 

 

 

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