32ième dimanche du Temps ordinaire B
Frères et sœurs,
l’ évangile entendu dimanche dernier
mettait en scène
Jésus vers qui s’ avance un scribe qui lui demande :

« QUEL EST LE PREMIER DE TOUS LES COMMANDEMENTS ?

 

Jésus répond :
« LE PREMIER :TU AIMERAS LE SEIGNEUR TON DIEU.
LE SECOND : TU AIMERAS TON PROCHAIN COMME TOI - MÊME. »
En S. Matthieu, Jésus ajoute :
« DE CES DEUX COMMANDEMENTS
DEPENDENT TOUTE LA LOI ET LES PROPHETES . »
Le scribe acquiesce de façon très positive.
Jésus lui dit alors :
« TU N’EST PAS LOIN DU ROYAUME DE DIEU »

Les scribes qui sont dans la mouvance des pharisiens
sont les interprètes attitrés de la Loi
qui comprenait plus de 600 commandements......
pour la plupart sous forme d’interdits .
Les scribes sont des spécialistes des Ecritures ;
toutefois ils se retranchaient facilement
derrière l’autorité des textes ou de la tradition.

Mais,
il ne faudrait pas que CE SCRIBE
nous l’avons vu dimanche dernier,
très sympathique,
soit « l’ ARBRE QUI CACHE LA FORÊT »....
car, pour la plupart,
les scribes et les pharisiens ne voient en Jésus
qu’ un trouble-fête qu’il faut éliminer.

L’ évangile que nous venons d’entendre
est la suite immédiate du passage entendu dimanche dernier.

Jésus, à l’adresse des scribes......
n’y va pas avec le dos de la cuiller,
nous l’avons entendu :
« ILS DEVORENT LES BIENS DES VEUVES
ET AFFECTENT DE PRIER LONGUEMENT :
ILS SERONT D’AUTANT PLUS SÉVÈREMENT JUGÉS.

D’ autre part,
c’est la suite de notre passage d’ évangile,
S. Marc écrit :
« JESUS S’ ETAIT ASSIS DANS LE TEMPLE EN FACE DE LA
SALLE DU TRESOR .
IL REGARDAIT LA FOULE DEPOSER DE L’ ARGENT DANS
LE TRONC. »
Ce tronc n’était pas destiné à subvenir aux besoins des pauvres mais bien à l’entretien du Temple.
Cette nuance a son importance pour la suite.

« BEAUCOUP DE GENS RICHES- nous dit l’ évangéliste-
Y METTAIENT DE GROSSES SOMMES. »
Rien à dire ! C’ est bien !
Mais Jésus - et ce n’est pas la première fois-
fait preuve d’un profond discernement.
En effet,
UNE VEUVE – S. Marc précise : « UNE PAUVRE VEUVE »
peut- être que cette veuve a été appauvrie
par l’appétit prédateur des scribes
dont il vient d’être question.
Bref,
personne n’a probablement pas remarqué
le geste de cette femme.
Il n’y a, la plupart du temps,
que les pauvres qui apprécient à leur juste valeur
les gestes d’ un pauvre.
JESUS EST DE CEUX-LA,
« LUI QUI N’A PAS UNE PIERRE OU REPOSER LA TÊTE ».
Aujourd’hui ce serait un SDF ( Sans Domicile Fixe).
Allez donc savoir si la pauvreté
n’ aiguise pas le regard
POUR VOIR bien au-delà des apparences.
Jésus a vu cette pauvre mettre deux piécettes
mais il a vu aussi –
ne parlons pas de l’ IMPORTANCE de la somme déposée dans le tronc : deux petites pièces,
mais bien la QUALITE DE SON GESTE :
« ELLE A PRIS SUR SON INDIGENCE : ELLE A TOUT DONNE »
Essayons de REALISER ce qu’implique la démarche de cette pauvre :
à l’époque, il n’y a de revenu minimum garanti ;
il n’y a pas de pension de veuve,
il n’y a pas de sécurité sociale ,
il n’y a pas de pension de vieillesse
ni aucune autre forme d’assurance .
À l’époque il n’y a rien...pour ces pauvres veuves ;
on comprend alors l’expression du prophète :
« QU’IL N’ Y AIT PAS DE PAUVRE CHEZ TOI »
car l’indigence n’est pas une vertu ;
Elle est un mal qu’il faut combattre par tous les moyens.
« QU’IL N’Y AIT PAS DE PAUVRE CHEZ TOI »

Or, ce qui n’est pas sans relation avec la pauvreté,
un jour, à Béthanie, alors que Marie, la sœur de Marthe,
répand sur les pieds de Jésus un parfum d’un grand prix,
« JUDAS ISCARIOTE , L’ UN DE SES DISCIPLES
CELUI-LA MÊME QUI ALLAIT LE LIVRER,
DIT :
« POURQUOI N’A-T-ON PAS VENDU CE PARFUM
TROIS CENTS DENIERS POUR LES DONNER AUX PAUVRES
IL PARLA AINSI,
NON QU’IL EÛT SOUCI DES PAUVRES
MAIS PARCE QU’ IL ETAIT VOLEUR ET QUE,
CHARGE DE LA BOURSE,
IL DEROBAIT CE QU’ ON Y DEPOSAIT. »
Trois cents deniers disait Judas,
dix fois la somme donnée à Judas pour qu’il livre Jésus :
30 DENIERS, vraiment Jésus ne vaut pas lourd !
C’est un pauvre !
Les pauvres ne valent pas lourd !
Et Jésus de rétorquer à Judas:
« DES PAUVRES ,
VOUS EN AUREZ TOUJOURS AVEC VOUS ! »
Jésus venait de dire
au scribe venu l’interroger sur le premier commandement:
« AIMER DIEU ET AIMER SON PROCHAIN , »
DE LA DECOULE TOUTE LA LOI ET LES PROPHETES. »
Là est l’ essentiel de la religion.
C’ est la nôtre qui,
comme son maître,
doit avoir une prédilection pour les pauvres.

Mais ne nous gargarisons pas :
Il y a des pauvres et des simulacres de pauvres
qui ont un goût amer d’escroquerie,
mais ne faisons pas d’amalgame
et dire que les pauvres sont des profiteurs !

Il ne faut pas se leurrer
mais avoir du discernement
car des pauvres, de vrais pauvres il y en a…de plus en plus
proportionnellement aux riches de plus en plus riches.
mais les vrais pauvres ne les voyons guère.

Je me souviens, à La Louvière
Il y avait, autrefois, à la rue Ferrer,
une communauté religieuse : les sœurs de l’assomption.
Elles avaient une petit dispensaire pour aider les pauvres
sans le sous.
Le travail de ces sœurs étaient surtout
de visiter,
d’écouter les pauvres et les aider comme elles pouvaient.
Un jour, une sœur de cette communauté me disait:

« LES VRAIS PAUVRES VOUS NE LES VOYEZ GUÈRE.
IL FAUT ALLER CHEZ EUX
ET QUAND ON LEUR DEMANDE :
« EST-CE QUE VOUS EN SORTEZ AVEC VOS PETITS MOYENS,
LA PLUPART DES PAUVRES, LES VRAIS – me dit-elle- VOUS RÉPONDENT À PEU PRÈS CECI :
« MA SŒUR NOUS AVONS UN PETIT BUDGET
ET NOUS FAISONS AVEC. »
les vrais pauvres, il faut les aider,
pas toujours et pas seulement en leur donnant une obole
mais en les aidant, parfois, à gérer au mieux leur petit budget.

Nous avons une si belle devise nationale :
« L’UNION FAIT LA FORCE. »

Aussi, réjouissons-nous des initiatives
qui sont à l’œuvre dans notre pays grâce à du bénévolat.
Même chez nous ,
à Bourlers ,tout récemment
est sur pied une association « FOYER MOSAÏQUE »
inspirée de l’homme de Dieu que fut l’abbé Emile Champenois dont la bonté envers les pauvres n’avait d’égal que sa gentillesse.

Aussi, ce qu’il ne faut jamais oublier,
ce sont les béatitudes, elles sont le passeport des chrétiens.
or, la première béatitude,
« HEUREUX CEUX QUI ONT UN CŒUR DE PAUVRES,
LE ROYAUME DES CIEUX EST À EUX. »
C’est la béatitude qui ouvre la porte à toutes les autres.

On demandait un jour à Gandhi de religion hindoue
un conseil pour la vie spirituelle
Et l’hindou Gandhi répond, sans hésiter,
« MÉDITEZ LES BÉATITUDES DANS L’ÉVANGILE. »
Reconnaissons, avec Madeleine Delbrel,
cette femme remarquable
dont le procès de béatification est en cours à Rome :
elle disait :« ÊTRE PAUVRE, C’ EST PAS INTERESSANT :
TOUS LES PAUVRES SONT BIEN DE CET AVIS.
CE QUI EST INTERESSANT,
C’EST DE POSSEDER LE ROYAUME DES CIEUX,
MAIS SEULS LES PAUVRES LE POSSEDENT. »

LES PAUVRES
Le signe donné par Jésus aux envoyés de Jean-Baptiste pour reconnaître si Jésus est le Messie attendu.
Jésus répond :
« ALLEZ DIRE À JEAN QUE
LA BONNE NOUVELLE EST ANNONCÉE AUX PAUVRES… »
LES PAUVRES !
les économiquement pauvres, bien sûr,
mais aussi tous les pauvres
quelque soit la forme de leur pauvreté :
pauvreté sociale, morale, spirituelle…
« DES PAUVRES , VOUS EN AUREZ TOUJOURS AVEC VOUS . »

FRÈRES ET SŒURS,
vous l’ avez remarqué :
dans la première lecture comme dans l’ évangile de ce dimanche.....il n’ est question que de veuves .
de pauvres veuves.
Il y a celle de Sarepta :
« JE RAMASSE - dit-elle- DEUX MORCEAUX DE BOIS .
JE RENTRE PREPARER CE QUI NOUS RESTE.
NOUS LE MANGERONS , ET PUIS NOUS MOURRONS. »
Le prophète Elie - qui ne manque pas de culot –
lui dit alors :
« N’AIE PAS PEUR, VA, FAIS CE QUE TU AS DIT.
MAIS D’ ABORD CUIS-MOI UN PETIT PAIN ET APPORTE-LE MOI .... »
Nous connaissons la suite :
Dieu a plus d’un tour dans son sac...de farine !

Quant à la veuve de l’ évangile,
elle n’ a rien à envier à sa sœur de Sarepta.
Elles sont l’une et l’autre à l’image de Dieu...
qui a TOUT DONNE AUX HOMMES
DANS SON ŒUVRE DE LA CREATION !

« DIEU CREE EN SE RETIRANT. » a dit quelqu’un
afin que l’homme dispose de la création comme son bien
à gérer en fils de Dieu.
Mais ce n’est pas tout !
Ce que Dieu a de plus cher : SON FILS !
Non sans un serrement de cœur il nous le DONNE ....
en disant :
« CELUI-CI EST MON FILS, MON BIEN-AIME, ECOUTEZ-LE ! »
Et en nous donnant son Fils....
c’ est lui-même qui SE DONNE
en nous donnant son ESPRIT : l’ ESPRIT- SAINT,
Dieu ne peut que nous COMBLER ;
Et Jésus, en connaissance de cause,
car ici se vérifie parfaitement le dicton :
« TEL PERE, TEL FILS .»
Et Jésus nous dit un des secrets du bonheur :
« IL Y A PLUS DE JOIE A DONNER QU’A RECEVOIR. »