29 mai 2020, vendredi de 7ème semaine de Pâques

Acte 25, 13-21 ; Jean 21, 15-19

Homélie

Durant la dernière Pâque que Jésus prit avec ses disciples, Pierre, avec son ardeur habituelle s’était déclaré prêt à suivre Jésus jusqu’au bout, même jusqu’à la mort. Jésus lui avait répondu : « Pierre, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu n’aies par trois fois nié me connaître ». Et, de fait, quelques heures plus tard Pierre reniait Jésus trois fois et, rencontrant le regard de Jésus, il sortit et pleura amèrement.

 

Dans l’une de ses dernières apparitions après sa résurrection – celle que nous raconte le passage d’Évangile que nous venons de lire -- Jésus ne fait pas de reproche à Pierre, mais, dans un geste sublime, l’appelle à affirmer trois fois : « tu sais bien que je t’aime » effaçant ainsi en quelque sorte son triple reniement.  Cet amour profond pour Jésus est la vraie nature de Pierre alors que le reniement n’avait été qu’une chute passagère.  C’est à ce vrai Pierre que Jésus confie son Église.

Et quand le Jésus ressuscité après être passé par la mort dit à Pierre : « Suis-moi », aussi bien Pierre que Jésus savent que c’est une invitation à passer par le même mystère pascal. C’est à Rome que donnera son ultime témoignage.

La première lecture de la messe d’aujourd’hui, pour sa part, nous montre comment Paul, l’apôtre des nations païennes, approche, lui aussi, de son témoignage final. Pris, comme Jésus, entre les autorités juives qui voudraient sa mort, mais qui n’ont pas l’autorité de la lui imposer, et les autorités romaines qui reconnaissent son innocence mais ne veulent pas déplaire aux Juifs, Paul, usant de ses droits de citoyen romain, en appelle à l’empereur.  Il sera donc conduit jusqu’à Rome pour y comparaître devant l’empereur.  C’est là qu’il mourra, comme Pierre, quelques années plus tard.

Sur la Place Saint Pierre à Rome, on peut encore voir les deux très grandes statues de ces deux piliers de l’Église, dont nous célébrerons ensemble la fête liturgique dans un mois. Parmi nos ancêtres dans la foi, ils sont les deux géants.

Armand Veilleux