27 mai 2020 – mercredi de la 7ème semaine de Pâques

Actes 20, 28-38 ; Jean 17, 11b-19 

Homélie

Saint Luc, dans son Évangile, donne une grande importance à la longue montée de Jésus vers Jérusalem, où il sera jugé par le Sanhédrin puis confié par les chefs religieux au pouvoir romain, pour être mis à mort hors de la Ville. De même, dans son « deuxième livre », les Actes des Apôtres, il décrit l’activité de Paul comme une montée vers Jérusalem où il sera mis en accusation par les mêmes chefs religieux d’Israël, ce qui conduira à sa prise en charge par l’autorité romaine. Ce qui l’aménera à être envoyé à Rome où il sera finalement décapité.

 

La première lecture de la messe d’aujourd’hui nous décrit sa rencontre avec les représentants de l’Église d’Éphèse. Dans des termes émouvants il confie à Dieu cette Église qu’il aimait particulièrement, et dont il sait l’unité menacée. Puis tous ensemble s’agenouillent et prient, Tous savent que c’est leur dernière rencontre et le lendemain ils l’accompagnent jusqu’au bateau avec lequel il commencera sa montée vers Jérusalem, avec de nombreuses escales.

Notre lectionnaire liturgique met ce récit en parallèle avec la section de la longue prière de Jésus à la dernière Cène, dont nous avons commencé la lecture hier.  Dans ce passage Jésus prie son père de garder unis dans son nom ces disciples qu’il a envoyés porter la bonne nouvelle comme lui-même avait été envoyé au monde par son Père.

L’unité de l’Église, comme l’unité de toute communauté particulière au sein de l’Église est un don de Dieu qu’il faut demander dans la prière.  Le pasteur protestant Dietrich Bonhoeffer, mort dans une prison nazie vers la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, a écrit dans le confinement de sa cellule un admirable petit livre sur la vie communautaire.  Il y dit que lorsque nous essayons de construite la communauté par non propres efforts humains, nous rencontrons toujours l’échec.  Nous ne pouvons pas bâtir la communauté ; il faut la recevoir comme un don de Dieu.  Encore, faut-il se préparer à recevoir ce don.

En cette neuvaine de la Pentecôte, demandons à l’Esprit Saint ce don de l’unité pour notre Église universelle, et pour toutes les cellules ecclésiales, y compris les cellules familiales, qui la constituent. Et puisque nous célébrons aujourd’hui la mémoire de saint Augustin de Cantorbéry, prions spécialement pour la communion entre l’Église anglicane et celle de Rome.

Armand Veilleux