Homélies de Dom Armand Veilleux

06 juillet 2021 – Mardi de la 14ème semaine

Gn 32, 23-32; Matt. 9, 32-38.

H o m é l i e

          Dans l’Évangile d’aujourd’hui nous voyons d’abord Jésus guérir un sourd-muet. Ce qui suscite évidemment l’admiration de la foule, mais aussi la haine des pharisiens qui prétendent que c’est par le pouvoir des démons que Jésus chasse les démons.  Contrairement aux Apôtres qui, un jour, voulaient faire tomber le feu du ciel sur ceux qui n’avaient pas reçu leur message, Jésus ne répond même pas. Il s’éloigne tout simplement et s’en va parcourir les villes et les villages des alentours, donnant la bonne nouvelle dans les synagogues, proclamant l’Évangile du royaume et guérissant les malades.

5 juillet 2021 – Lundi de la 14ème semaine (année paire)

Gen 28, 10-22a; Matt. 9, 18-26

H o m é l i e

            Le récit évangélique (que nous avons aujourd’hui dans la version de Matthieu et que nous avions le 13ème dimanche ordinaire dans celle de Marc) est très bien construit.  Presque chaque détail y est chargé d'une signification symbolique; et nous n'en percevrons certainement pas tout le message, si nous le lisons simplement comme une belle "histoire".  L'histoire n'est là que pour servir de support au message; et ce message concerne la vie et sa restauration.

            Ce n'est pas par accident que l'on a ici deux récits en un; et il n'y a pas de raison sérieuse de penser que les deux événements soient arrivés en même temps et le même jour.  Les deux récits sont réunis parce qu'ils ont beaucoup en commun et véhiculent le même message.  Il s'agit, dans chaque cas, d'une femme.  Évidemment, la femme a une relation très spéciale à la vie.   Elle donne la vie à son enfant après avoir pris soin de cette vie nouvelle dans son sein durant neuf mois, et elle continue d'en prendre soin encore longtemps après la naissance.  Dans la culture sémitique, donner la vie était pour une femme l'honneur le plus élevé aussi bien que le devoir le plus important.  Et, bien sûr, chaque femme juive nourrissait le secret espoir d'être elle-même la mère du Messie.

            Les deux femmes de notre évangile ont en commun d'être privées de la possibilité de remplir ce devoir et de recevoir cet honneur -- la première à cause de sa mort en bas âge. Matthieu ne mentionne pas son âge ;  mais selon Marc, elle avait  douze ans -- âge de la puberté légale, et âge auquel la jeune fille juive était ordinairement donnée en mariage (il ne s'agissait donc pas d'une "enfant", mais d'une jeune femme nubile) -- ; la seconde à cause de son type d'infirmité qui la rendait impure selon la Loi, et excluait donc pour elle tout contact avec les hommes et la privait de la possibilité d'être mère.

            Elles sont, toutes deux, rendues par Jésus à la plénitude de la vie, à leur pleine féminité, et sont donc rétablies dans leur rôle de donatrices potentielles de la vie.  En les guérissant, Jésus se révèle lui-même comme celui qui rend la vie.  Le plus ancien titre du Christ, dans l'Église syriaque était  "celui qui donne la vie"?.  Lorsque  Jésus, à la fin du récit,  commande de donner à manger à la jeune femme, il se révèle aussi comme celui qui nourrit la vie.  Il est celui qui donne et restaure non seulement la vie "spirituelle", mais la vie "humaine", une vie qui est à la fois physique, psychique et spirituelle.

            En faisant cela Jésus nous rappelle la beauté et la valeur de la vie -- de toute forme de vie.            Nous tous, jeunes ou vieillards, mariés ou célibataires, sommes appelés, à l'exemple du Christ et chacun selon notre façon propre, à donner la vie, à la nourrir et, le besoin échéant, à la rétablir.

            Et c'est parce que nous croyons en cette mission reçue du Christ, en qui nous partageons la même foi, que nous voulons, encore ce matin, recevoir ensemble le Pain de la Vie. Laissons-nous conduire au désert, et tout au long de cette journée, écoutons Jésus qui parle à chacun de nos cœurs.

 

4 juillet 2021 – 14ème dimanche ordinaire "B"

Ez 2, 2-5; 2Co 12, 7-10; Mc 6, 1-6  

H o m é l i e

 

            Lorsque Jésus arrive à Nazareth, (car on suppose qu'il s'agit bien de Nazareth, même si Marc, sans doute volontairement, ne nomme pas la ville), sa réputation l'a précédée.  En lisant les chapitres précédents de l’Évangile de Marc, nous voyons que non seulement la renommée de thaumaturge de Jésus l’a précédé à Nazareth, mais aussi la réputation de personnage dangereux que lui ont faite les pharisiens et les chefs du peuple -- qui ont d'ailleurs déjà décidé de le faire périr (Mc 3,6).  On sait qu'il enseigne en son propre nom et non pas comme les scribes (Mc 1,22).  On sait qu'il n'observe pas les traditions, osant toucher un lépreux et permettant à ses disciples d'arracher des épis et de les broyer le jour du sabbat et même de faire une guérison en ce jour-là (Mc 1,39-45; 2, 23-3,6); on sait qu'il va manger chez des gens peu respectables (Mc 2, 14-17), etc.  D'ailleurs, à cause de tout cela sa propre famille avait conclu qu'il avait perdu la tête ; et était venue, y compris avec sa mère, pour le chercher et le ramener à la maison (Mc 3,21; 31-35).

3 juillet 2021 – Fête de saint Thomas

Ep 2, 19-22 ; Jn 20, 24-29

Homélie

          Chacun des Évangélistes nous a rapporté à sa façon les événements qui ont suivi la Résurrection du Christ.  Il ne faut surtout pas essayer de réconcilier leur chronologie des événements.  En réalité ils ne sont pas intéressés par la chronologie et n'essayent pas de nous donner une description exacte des faits.  Ils veulent plutôt nous transmettre une vision théologique.  Luc, qui organise son Évangile autour de Jérusalem et du Temple, répartit les événements d'après la résurrection sur une période de cinquante jours, correspondant à la liturgie juive.  Jean, le théologien mystique au regard perçant, ramasse presque tous ces événements en un seul jour, le jour même de la résurrection.

2 juillet 2021 – vendredi de la 13ème semaine du Temps Ordinaire

Gn 23, 1-4.19 ; 24, 1-8.62-67; Mt 9, 9-13

Homélie

          Dans sa réponse aux Pharisiens qui se scandalisent de ce qu’il mange avec des publicains et des pécheurs, Jésus cite explicitement et littéralement une parole que le prophète Osée avait mise dans la bouche de Dieu : « C’est l’amour que je veux et non les sacrifices, la connaissance de Dieu, plutôt que les holocaustes. » (Osée 6,6). 

1 juillet 2021 – Jeudi de la 13ème semaine ordinaire impaire

Gn 22, 1-13. 15-19 ; Mt 9, 1-8

H O M É L I E

 

          Quand Jésus se trouve en Galilée, cette région qu'Isaïe appelait déjà la "Galilée des Nations" (Is. 7,23-9,1, cité en Matt 4,15), il est aux frontières de la terre d'Israël et souvent confronté avec ceux que les Juifs appellent les "gentils" ou les "païens". 

29 juin 2021– Solennité des saints Pierre et Paul

Actes 12,1-11; 2 Tim 4, 6...18; Mat 16, 13-19

Homélie

          Pierre et Paul sont les deux piliers de l’Église, et celle-ci les a toujours célébrés ensemble dans son culte. Et c’est pourquoi nous les célébrons aujourd’hui, en ce 29ème jour de juin. Il serait difficile de trouver deux hommes aussi différents l'un de l'autre. Et pourtant un même amour du Christ a animé leurs vies et tous les deux sont morts martyrs pour leur foi, à Rome, où deux statues monumentales rappellent leur mémoire sur la Place saint Pierre. Pierre représente les Douze que Jésus s'était choisis durant son ministère ici-bas alors que Paul est le prototype de tous ceux qui furent appelés par la suite à être ses témoins.