Homélies de Dom Armand Veilleux

Is 58,7-10 -- 1 Co 2,1-5 -- Mt 5,1.13-16

Paul était l’un des plus grands esprits de son temps. Il avait été formé par les meilleurs maîtres d’Israël. Il avait appris tout ce qui pouvait être enseigné de la sagesse d’Israël aussi bien que de celle des Grecs. Lorsqu’il vint à Athènes, pour annoncer la Bonne Nouvelle, il pensa que le meilleur moyen de se faire accepter était de rencontrer les gens de l’Agora à leur propre niveau, usant de sa connaissance de leurs philosophes et de leurs poètes. Cela ne fonctionna pas du tout !

Is 49,3.5-6 ; 1 Co 1,1-3¸ Jn 1,29-34

Les évangiles des dimanches ordinaires de l’année liturgique sont tirés chaque année d’un évangéliste différent : Matthieu pour l’année « A », Marc pour l’année « B » et Luc pour l’année « C ». Cependant, en ce deuxième dimanche, celui qui suit la fête du Baptême du Seigneur, nous lisons chaque année une partie du témoignage de Jean-Baptiste sur Jésus selon l’Évangile de Jean. Jean, en effet, ne raconte pas le baptême de Jésus par Jean-Baptiste, qui signale le début du ministère public de Jésus dans les autres évangiles, mais il s’attarde sur le témoignage de Jean.

Is 42,1-4.6-7 ; Ac 10,34-38 ; Mt 3,13-17

Au cours d’un voyage, les moments les plus importants sont ceux où l’on arrive à une croisée des chemins. C’est alors qu’il faut prendre les décisions les plus lourdes de conséquence concernant notre route. Ce sont vraiment les moments où il est essentiel de bien savoir où nous voulons et devons aller. Dans l’Évangile d’aujourd’hui deux personnes se rencontrent, qui sont toutes les deux à la croisée des chemins, et dans plusieurs sens de l’expression :

Is 60,1-6 ; Ép 3,2-3a.5-6 ; Mt 2,1-12

L’Évangile de Matthieu est d’une extrême sobriété au sujet de la naissance de Jésus. Dans son premier chapitre, il trace tout d’abord l’arbre généalogique de Joseph et donc aussi de Marie, puisqu’ils appartenaient évidemment à la même tribu et à la même famille élargie. Puis vient le récit de l’apparition de l’ange Gabriel à Joseph lui disant de ne pas hésiter à prendre Marie pour épouse. Ensuite, dès le chapitre suivant, le deuxième, Jésus est « découvert » par les Mages venus d’Orient, qui lui offrent des présents royaux avant de retourner chez eux.

Nb 6,22-27; Ga 4,4-7; Lc 2,16-21

Dans l’Évangile que nous venons de lire, lorsque les bergers arrivent à Bethléem, ils découvrent « Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire ». Marie est mentionnée la première, dans sa dignité de Mère. C’est pourquoi on fête aujourd’hui la solennité de Marie, Mère de Dieu. Au cours des siècles les Chrétiens ont attribué beaucoup de titres à Marie, avec des degrés assez différents de sobriété et de profondeur. Le titre de Mère de Dieu, qu’on lui donne depuis le Concile d’Éphèse, au quatrième siècle, est l’un des plus anciens.

Si 3,2-6.12-14 ; Col 3,12-21 ; Mt 2,13-15.19-23

Tout au long de l’Ancien Testament, mais surtout chez les prophètes – Osée en particulier – l’amour conjugal est présenté comme l’image par excellence des relations entre Dieu et son peuple et comme le modèle de toute communion entre personnes humaines. Dans le Nouveau Testament, ce même amour conjugal devient l’image de la relation entre le Christ et son Église et le modèle de toute forme de communion au sein de l’Église. D’ailleurs en créant l’homme et la femme à son image, Dieu en avait fait des êtres de communion, et lorsque leur union trouve un fruit dans la venue au monde d’un enfant, ils reproduisent sur terre le mystère de la Trinité, où l’Esprit jaillit de l’amour unissant le Père et le Fils.

Is 52,7-10 ; He 1,1-16 ; Jean 1, 1-18

Jésus de Nazareth est un migrant, fils de migrant.

L’un des titres qu’on lui donnait dans la littérature chrétienne des premiers siècles est précisément celui d’Étranger. Il est l’Étranger par excellence. Il est même étranger chez lui, car, comme le dit le Prologue de l’Évangile de Jean, Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reconnu.Et, si l’on y porte quelque peu attention, on est surpris du nombre de migrations mentionnées dans les premiers chapitres de l’Évangile de Luc.