25 août 2021 : Mercredi  de la 21ème semaine du TO

1 Thess. 2, 9-13;  Matt. 23, 27-32

H O M É L I E

          La longue liste des malédictions de Jésus contre les Pharisiens, à la fin de l’Évangile de Matthieu a été divisée en trois blocs dans le lectionnaire férial, répartis entre les trois premiers jours de la 21ème semaine du Temps Ordinaire.  (Les auteurs du lectionnaire ont sans doute jugé qu’il serait un peu indigeste de les avoir toutes le même jour – d’ailleurs la fête de saint Barthélemy, hier, nous a épargné le deuxième bloc !).

 

          Ce que Jésus reproche aux Pharisiens, c’est avant tout leur hypocrisie, c’est-à-dire la non-correspondance entre ce qu’ils sont et l’impression qu’ils essayent de donner d’eux-mêmes.  Et cela nous rappelle l’importance de la vérité et de la simplicité dans notre vie chrétienne et notre vie monastique.  Nous sommes qui nous sommes devant Dieu, avec nos qualités et nos défauts, nos capacités et nos limites, et nous savons que nous sommes aimés de Lui tels que nous sommes – et appelés par Lui à croître sans cesse.  Chaque fois que nous sommes préoccupés par ce que les autres pensent de nous, que nous essayons de les impressionner par nos qualités tout en leur cachant nos limites, nous sommes encore loin de cette vérité et de cette simplicité qui est l’essence de la vie monastique.

          La première lecture d'aujourd'hui, tirée de la lettre de Paul aux Thessaloniciens, nous parle de la signification de la paternité (ou maternité) spirituelle.   

          Si Paul se considère comme un "père" pour les membres des Églises qu'il a fondées (ou assistées), c'est parce qu'il les a engendrées par la Parole de Dieu.  Dieu seul est le Père.  Il n'y a qu'une seule paternité : celle de Dieu.  Toute paternité ou maternité humaine - qu'elle soit physique ou spirituelle - est une participation à celle de Dieu. 

          Le Père s'est exprimé totalement dans son Fils, dans sa Parole ; et c'est par cette Parole qu'il a créé, engendré toutes choses. Le Verbe incarné nous a donné une vie nouvelle en se donnant à nous dans la foi et dans les sacrements.

          Le Christ est le Père et la Mère de toute communauté monastique.  Selon la Règle de Benoît, l'abbé est le père du monastère, car il est le vicaire du Christ.  Sa tâche de Père n'est pas d'engendrer des enfants spirituels pour lui-même, mais de donner naissance au Christ dans ses frères. 

          De même, lorsque saint Benoît, à la fin de sa Règle, nous invite à l'obéissance mutuelle, il nous invite à être, chacun pour les autres, père et mère, nous communiquant la Parole, tant par l'exhortation que par l'exemple de vie.

          C'est une énorme responsabilité que nous avons tous les uns envers les autres : se communiquer la vie ou refuser de le faire.