Homélies de Dom Armand Veilleux données à Scourmont

11 juillet 2020 -- Solennité de saint Benoît

Prov. 2,1-9; Colossiens 3, 12-17; Matthieu 5, 1-12a

H O M É L I E 

          Dans le Prologue de sa Règle, saint Benoît dit qu’il écrit celle-ci pour ceux qui désirent la vie et avoir des jours heureux. Or, dans l’Évangile que nous venons d’entendre Jésus, dès le début de son ministère public, décrit à ses disciples en quoi consiste le bonheur : « Bienheureux les pauvres de cœur,… bienheureux les doux,  …bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, etc ». Comme toute vie chrétienne, la vie monastique consiste d’abord dans un effort de vivre ce programme de bonheur que sont les béatitudes

21 juin 2020  -- 12ème dimanche "A"

Jér 20,10-13; Rom 5,12-15; Mat. 10:26-33

Homélie

          Dans la dernière des béatitudes (Mt 5,10-12) Jésus avait déclaré bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice.  « Heureux êtes-vous, avait-il dit, lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. »  Et il ajoutait « C’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »  Le passage d’Évangile que nous venons de lire commente en quelque sorte et explique cette béatitude

12 avril 2020 -- Messe du Jour de Pâques

Ac 10, 34…43, Col 3, 1-4 ; Jean 20, 1-9

Abbaye de Scourmont, Belgique

H O M É L I E

 

          Marie Madeleine, celle qui avait oint les pieds de Jésus et les avait baisés avec tendresse, celle dont Jésus a dit que partout où serait proclamé l'Évangile, on raconterait ce qu'elle avait fait, en mémoire d'elle -- cette même Marie est la première à venir au sépulcre le matin du troisième jour.  Et que trouve-t-elle?  Un tombeau vide.  Elle court alors en informer Simon-Pierre et Jean.  Ceux-ci viennent à la course.  Eux aussi cherchent le Seigneur.  Et que trouvent-ils. Eux aussi trouvent un tombeau vide.

21 mai 2020 – Solennité de l’Ascension

Ac 1, 1-11; Ep 1, 17-23 ; Mt 28, 16-20

H O M É L I E

          Déjà au matin du Troisième Jour, le jour de la Résurrection, un ange, par l’intermédiaire des femmes venues au sépulcre, renvoyait les disciples à leur Galilée, c’est-à-dire, à leurs occupations habituelles.  C’est là que Jésus les rencontrerait.  Dans le récit de l’Ascension donné par Luc au début des Actes des Apôtres, les anges qui apparaissent aux Apôtres leur donnent le même message : « Galiléens, pourquoi, restez-vous à regarder le ciel ? ». Ils sont de nouveau renvoyés à leur vie de tous les jours.  

8 mars 2020  – 2ème dimanche de Carême “A”

Gen 12, 1-40 ; 2 Tim 1, 8b-10 ; Mat 17, 1-9

 

H O M É L I E

Le père d’Abraham était né à Ur, en Chaldée (Gen 11,31) et s’était établi à Harân, beaucoup plus au nord.  Être né à Ur voulait dire avoir été exposé à la culture la plus développée du monde à cette époque.  Ur était l’endroit où étaient apparus les premiers tribunaux connus de l’histoire, et la première forme de législation sociale.  L’agriculture y avait aussi atteint des sommets inconnus auparavant.  Or, tout ce développement, et les conflits qu’il engendra, provoqua un important mouvement de migration vers le nord au 17ème siècle avant le Christ.  Le père d’Abaham et sa famille furent emportés par ce mouvement migratoire.  Harân, où ils s’établirent – à environ 1.500 kilomètres au nord de Ur -- était à une croisée de chemins pour caravanes.  On s’y trouvait aux confins de la civilisation sumérienne, à laquelle appartenait Ur.  Aller plus loin signifiait changer de culture.