23 octobre 2022, 30ème dimanche « C »
Sir 35, 12...18 ; 2 Tim 4, 10...18 ; Luc 18, 9-14
H O M É L I E
Luc nous dit que le Pharisien et le Publicain montèrent tous les deux au Temple pour prier. Le Pharisien pria vraiment, et sa prière pourrait bien être considérée humble. Il est vrai qu’il est conscient de sa justice, mais il sait que celle-ci est un don de Dieu. Il remercie Dieu de la grâce qu’il a reçue d’être un homme juste : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes... Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » En réalité son attitude n’est pas très différente de celle de Paul dans la lettre à Timothée : « J’ai combattu le bon combat, j’ai fini la course, j’ai gardé la foi... » Quant au Publicain, il n’ose même pas lever les yeux vers le ciel. Il dit simplement : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis! »
Ils ont prié tous les deux. Le Publicain est sorti du Temple justifié, mais pas le Pharisien. Que s’est-il produit ? Quelle fut la différence entre les deux ? Était-ce simplement une différence entre humilité et orgueil ? Non ! La différence était qu’ils ne priaient pas le même dieu. Nous avons toujours tendance à faire Dieu à notre image et à notre dimension – un dieu selon nos désirs. Et c’était précisément là le point de rupture entre Jésus et les Pharisiens. Le dieu des Pharisiens était un dieu qui leur donnait toutes leurs vertus et les faisait meilleurs que le reste des hommes. Ce dieu n’existe pas ; c’est une idole. Ce n’était certainement pas le Dieu que Jésus annonçait. Le Pharisien de cet Évangile ne croyait pas en Dieu mais, comme le dit Luc, il croyait en sa propre justice.