Homélies du Père Jacques Pineault

B CARÊME 03 JEAN 02, 13-25 (16)

Chimay : 03.03.2024

Frères et sœurs, en ce temps du Carême, nous continuons notre montée vers la grande fête de Pâques. Les textes de la Parole de Dieu de ce jour nous révèlent un Dieu libérateur qui se fait proche de nous. Il nous rejoint dans la situation qui est la nôtre pour nous relever et aller de l’avant sur le chemin qu’il nous montre, un chemin vers Pâques.

B CARÊME 02 MARC 09,02-10 (19)

Chimay : 25.02.2024

Frères et sœurs, l’événement de la Transfiguration a une fonction spécifique dans le cheminement de Jésus et de ses disciples. Il les emmena sur la montagne et il leur montra sa véritable personne avant de souffrir sa passion, sa puissance avant de mourir comme un condamné, sa gloire avant d’être outragé par la flagellation et sa royauté avant de subir l’ignominie de la crucifixion. « Ainsi, lorsqu’il serait pris et crucifié, ses apôtres comprendraient qu’il ne l’avait pas été par faiblesse, mais par consentement et de plein gré pour le salut du monde », écrit saint Éphrem (ive s.). De quoi approfondir notre foi dans le Christ et demander le secours l’Esprit Saint pour comprendre, sans quoi nul ne peut confesser la divinité de Jésus et dire : « Jésus est Seigneur » (1 Co 12,3).

B 02 JEAN 01, 35-42 (12) 

Frères et sœurs, l’écoute offre au petit Samuel, dont nous avons entendu parler dans la première lecture (1Sm 3,3-19), d’entrer en contact avec la Parole de Dieu. La Parole du Seigneur n’avait pas encore été révélée à Samuel, prétend le texte. La remarque est étrange. L’enfant passe pourtant sa vie au Temple et connaît forcément les Écritures proclamées à longueur de temps. Cependant l’auteur insiste : « Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur » (1Sm 3,7). Il veut sans doute dire qu’il ne l’a pas encore rencontré, qu’il n’a pas encore noué de relation personnelle avec lui.

B CARÊME 01 MARC 01,12-15 (15)

Chimay : 18.02.2024

Frères et sœurs, depuis mercredi dernier, nous sommes entrés dans le temps du Carême. Cette période de quarante jours ressemble au grand nettoyage du Printemps. Il nous suggère de mettre au propre nos relations avec Dieu et avec les autres. En effet, nos relations ont pu être abîmées par toutes sortes d’incompréhension, d’insatisfaction, de mésentente ou de mépris. Trop souvent, nous pensons que Dieu doit nous considérer comme des gens bien ordinaires et sans valeur. Pour laver cette idée, la première lecture nous renvoie à l’histoire de Noé. Après le déluge qui a submergé et régénéré le monde, le Seigneur invite Noé et sa famille à sortir de l’arche pour collaborer à une création nouvelle. À travers la figure de Noé, c’est l’humanité toute entière qui est invitée à faire alliance avec Dieu.

B ÉPIPHANIE MATTHIEU 02, 01-12 (14)

 

Frères et sœurs, les trois lectures de cette fête de l’Épiphanie sont l’annonce d’une même grande espérance. Cette bonne nouvelle n’est pas seulement pour Israël ni pour les chrétiens. Elle est offerte à tous les peuples. Tous sont appelés jusqu’à la crèche du Christ Sauveur. Le Christ n’est pas venu seulement pour le monde juif mais aussi pour tous les peuples du monde entier. Comme c’est dit dans la prière eucharistique, il livre son Corps et son Sang pour nous et pour la multitude. C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons tout au long des textes bibliques de ce dimanche.

Dans la première lecture, le prophète Isaïe (60,1-6) nous montre que les nations païennes marchent vers la Lumière de Jérusalem. Et pourtant, au moment où il fait cette annonce, cette ville est pratiquement rayée de la carte. Mais le prophète la provoque : « Debout, Jérusalem, resplendis ! » Le Seigneur a toujours libéré son peuple. Il est hors de question de sombrer dans le défaitisme. Le prophète Isaïe annonce la joie promise à Jérusalem : toutes les nations, y compris celles qui étouffent Jérusalem, s’inclineront devant le Seigneur et apporteront des cadeaux précieux. Cette lumière promise à Jérusalem, c’est Jésus que les mages viendront adorer en lui offrant l’or, l’encens et la myrrhe. Dans les périodes sombres, ce cri du prophète continue à nous interpeller. Quoi qu’il puisse arriver, les croyants ne doivent pas baisser les bras.

Dans la seconde lecture, saint Paul (Ep 3,2-6) nous annonce que « l’appel au Salut est universel ». C’est la découverte extraordinaire que Paul lui-même a faite sur le chemin de Damas : « Les païens sont associés au même héritage, au même Corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus » (Ep 3,6). Autrefois, il pensait que les promesses de Dieu ne concernaient que les fils d’Israël. Maintenant qu’il a compris, il se lance de toutes ses forces pour que cette bonne nouvelle soit connue partout dans le monde. À travers ses discours, ses lettres et ses voyages dans le monde païen, il témoignera inlassablement de cet amour du Christ offert à tous. Voilà le cœur de la bonne nouvelle du salut.

L’Évangile nous montre que les premiers adorateurs du Messie Roi ont été des païens. Pour se rendre à Bethléem, ils ont été guidés par une étoile, puis par les Saintes Écritures. Tout comme nous, ils ont évolué dans la foi. Les chefs religieux qui connaissaient bien la Bible les ont orientés vers cette ville toute proche de Jérusalem. Arrivés devant ce nouveau-né, ils lui offrent leurs présents : l’or destiné à un roi, l’encens à un Dieu, la myrrhe à un mortel. Comme ces mages, nous sommes tous appelés à la crèche de Noël pour y rencontrer le Seigneur et l’adorer. Il peut arriver que nous soyons longtemps un païen avant de devenir « un adorateur en esprit et en vérité » (Jn 4,23).

Ces mages dont nous parle l’Évangile représentent toutes les nations païennes qui viennent se prosterner devant leur Sauveur. À travers eux, c’est le monde païen qui a accès au Salut ; on pourrait dire aussi que c’est le monde entier. La bonne nouvelle dépasse les frontières et embrasse le monde entier. L’Évangile nous dit comment les mages se sont mis en route. Mais c’est Dieu lui-même qui a agi dans leur cœur. Jésus dira : « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi » (Jn 6,44). Cet Évangile de l’Épiphanie doit être lu à la lumière de la Pentecôte. Ce jour-là, les peuples rassemblés à Jérusalem découvrent la foi au Christ annoncée dans leur langue (Ac 1,8).

Dans nos pays, nous avons l’habitude de rencontrer des gens de diverses nationalités. Leur cohabitation n’est pas toujours facile à gérer. Mais il faut le dire et le redire : le racisme, l’intolérance et le fanatisme aveugles n’ont rien à voir avec Dieu. S’il appelle tous les hommes c’est d’abord pour les accueillir et leur montrer son amour universel. Tous, même les plus grands pécheurs ont leur place dans la caravane des mages. C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons tout au long des évangiles.

En ce jour de l’Épiphanie du Seigneur, il n’est plus possible de rester bien entre nous. Le Christ est venu pour tous les hommes du monde entier. Nous les portons tous dans notre prière. Notre priorité doit être comme celle du Christ pour tous ceux et celles qui ne connaissent pas Dieu. En ce dimanche, notre solidarité et notre prière sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes persécutées. Et bien sûr, nous n’oublions pas nos pays d’ancienne chrétienté qui ont un besoin urgent d’une nouvelle annonce de l’Évangile. Le Christ doit être présenté à tous avec la même chaleur et la même joie que Marie aux mages.

Au début de cette nouvelle année, nous recevons cet appel à devenir des assoiffés de Dieu. Ainsi, nous serons pour les autres comme une étoile qui leur donnera envie d’en faire autant. C’est cela que nous pouvons nous souhaiter les uns aux autres pour que 2024 soit une bonne année. En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur : « Lumière des hommes, nous marchons vers toi. Fils de Dieu, tu nous sauveras ».

B 04 MARC 01, 21-28 (14)

Frères et sœurs, les textes bibliques de ce dimanche viennent nous rappeler la présence et l’amour de Dieu dans nos vies. À travers les prophètes d’autrefois et ceux d’aujourd’hui, c’est lui qui nous rejoint et qui nous parle. Son unique souci, c’est de sauver toute l’humanité. « Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu » (Lc 19,10).

B SAINTE MARIE MERE DE DIEU LUC 02,16-21 (7)

Chimay : 01.01.2024

Frères et sœurs, en ce jour de l’An, nous nous retrouvons pour nous adresser des vœux de bonne année. C’est une tradition qui nous donne l’occasion de faire des pas les uns vers les autres et c’est très heureux. Cette nouvelle étape nous fait également réfléchir au temps qui passe, au temps perdu et au temps gagné. Une année de plus, c’est une nouvelle chance de réussir ce que nous n’avons pas pu réaliser hier.