Homélies du Père Jacques Pineault

A VENDREDI SAINT JEAN 18,01-19,42 (12)

Chimay : 07.04.2023

Frères et sœurs, « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13). Ce récit de la Passion du Christ, que nous venons d’écouter religieusement, nous le connaissons bien parce que nous l’avons entendu et médité nombre de fois. Et pourtant, il ne peut jamais nous laisser indifférent. C’est la Passion d’un homme, mais aussi d’un Dieu, abandonné, trahi et bafoué. Elle nous montre un chemin déroutant, révoltant où apparemment Dieu se tait et laisse faire.

A JEUDI SAINT JEAN 13, 01-15 (9) 

Chimay : 06.04.2023

Frères et sœurs, bien souvent, les mots sont trop pauvres pour contenir tout l’amour que l’on voudrait exprimer. Alors, ils s’effacent devant les gestes. Ces derniers peuvent avoir plus de poids que de simples paroles. Ce soir, avec tous les chrétiens du monde entier, nous nous concentrons sur un geste du Christ : « Jésus, ayant aimé les siens, les aima jusqu’au bout… Se levant de table, il se mit à laver les pieds de ses disciples » (Jn 13,1.4).

A CARÊME 04 JEAN 09, 01-41 (12)

Frères et sœurs, en ce 4e dimanche du Carême, l’Église nous invite à la joie. C’est la joie de ceux qui se préparent au baptême la nuit de Pâques. Pour les premiers chrétiens, ce sacrement était le point de départ d’une rupture avec l’existence qu’ils avaient connue jusque-là. Ils venaient d’un monde sans Dieu dont la vie n’avait pas de sens. Ils avaient le sentiment que c’est seulement par le baptême qu’ils commenceraient à vivre vraiment. Le baptême les arrachait à une vie sans issue. Il leur offrait de participer à la vie divine. Nous avons tous besoin de retrouver cette force et cette joie des premiers chrétiens.

A RAMEAUX MATTHIEU 26, 14-27.66 (12)

Chimay : 02.04.2023

 

Frères et sœurs, la liturgie de cette Semaine Sainte nous invite à relire et surtout revivre le récit de la Passion de Jésus. Cette année, nous le faisons dans l’Évangile de saint Matthieu le jour des Rameaux et celui de saint Jean le Vendredi Saint.

A CARÊME 03 JEAN 04, 05-42 (14) Chimay :

12.03.2023

Frères et sœurs, la Parole de Dieu d’aujourd’hui nous parle de l’eau qui vient à manquer et de celle qui est « jaillissante en vie éternelle » (Jn 5,14). Le livre de l’Exode (17,3-7) nous rapporte un moment où le peuple assoiffé dans le désert a mis Dieu au défi de combler sa soif. Il venait de quitter une terre d’esclavage, l’Égypte, pour se rendre en Terre promise. Mais pour y parvenir, il fallait traverser le désert de Sîn d’oasis en oasis. Et à l’étape de Réphidim, l’avant-dernière étape avant le Sinaï, il n’y a pas d’eau. Le manque d’eau, c’est une question de vie ou de mort. Alors que faire ? Le texte nous dit que les Hébreux ont récriminé contre Moïse : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? » (Ex 17,3). C’est bien beau de nous avoir fait sortir d’Égypte pour conquérir notre liberté ; mais si c’est pour mourir dans le désert, à quoi bon ? Il vaut mieux être esclaves et vivants que libres mais morts. À travers Moïse, c’est contre Dieu que les Hébreux se révoltent ; pourtant le Seigneur n’a jamais cessé de nourrir et d’abreuver son peuple rebelle : il lui a donné l’eau et la manne dont il avait besoin pour reprendre des forces. Grâce à cela, le peuple a pu marcher jusqu’au Sinaï et recevoir une autre nourriture, la Parole de Dieu.

A CARÊME 05 JEAN 11,01-45 (16)

Chimay : 26.03.2023

 

Frères et sœurs, avec l’histoire de Lazare, la vérité de la condition humaine nous rattrape : Lazare, l’ami de Jésus, le frère de Marthe et de Marie, est malade, et Jésus n’arrive pas à temps. Devant la mort de Lazare, larmes et chagrin : Lazare est au tombeau, ses sœurs et Jésus lui-même le pleurent. La vie qui est enlevée à Lazare, la peine de ses proches, la mobilisation du voisinage pour apporter du réconfort ne sont en rien anecdotiques. C’est ce que nous appellerions « la vraie vie », celle qui nous arrive chaque jours et sur laquelle nous peinons à mettre du sens : nos parents et nos amis décèdent, nous connaissons le deuil et la tristesse, des proches sont mortellement malades... il n’y pas ici de complaisance au malheur, mais il y a réellement à considérer que l’annonce de la résurrection ne peut être détachée de la réalité de « nos corps mortels ».

A CARÊME 02 MATTHIEU 17,01-09 (13)

Chimay : 05.03.2023

Frères et sœurs, en ce 2e dimanche du Carême, l’Évangile nous recommande moins un effort de jeûne qu’un effort de marche. Quand nous lisons la Bible, nous trouvons beaucoup de gens qui se mettent en marche. Mais à chaque fois, c’est vers un but bien précis. C’est ce qui s’est passé pour Abraham (Gn 12,1-4) : il a dû quitter son pays, sa parenté et la maison de son père ; il s’est mis en marche vers le pays que Dieu lui destinait, sans savoir où il allait ; c’est un défi extraordinaire pour nous qui sommes si souvent attachés à nos sécurités, à notre confort, à nos certitudes, à nos biens, à nos souvenirs. Abraham nous est présenté comme le modèle des croyants qui met toute sa confiance en Dieu et qui accepte de répondre à son appel. « Abraham s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit » (Gn 12,4). L’aventure de la foi d’Abraham rejaillit en bénédiction pour toutes les familles de la terre (Gn 12,3).