22ième dimanche ordinaire C
Frères et Sœurs,
la première lecture de ce dimanche
- une perle pour réussir sa vie-
est tirée du livre du sage Ben Sirac.
Cette lecture annonce la couleur
de ce dont, dans l’évangile,
Jésus veut nous entretenir aujourd’hui.

 

D’emblée,
les deux premiers mots de Ben Sirac sont lourds de sens :
« MON FILS,.. »
Cette appellation se retrouve telle quelle
tout au début de la Règle de S. Benoît :
« ÉCOUTE, MON FILS, L’ENSEIGNEMENT D’UN MAÎTRE… »
Bien entendu,
il ne peut s’en suivre qu’un discours empreint de sagesse…
c’est bien le cas pour la règle de vie bénédictine ;
il en va de même pour Ben Sirac :
« MON FILS – écrit-il- ACCOMPLIS TOUTE CHOSE DANS L’HUMILITÉ
ET TU SERA AIMÉ PLUS QU’UN BIENFAITEUR. »

QUANT À JÉSUS,
UN JOUR DE SABBAT
-est-il précisé dans l’évangile de ce dimanche-
et, très probablement, AU SORTIR DE LA SYNAGOGUE
JÉSUS EST INVITÉ PAR UN CHEF DES PHARISIENS
À VENIR CHEZ LUI PRENDRE LE REPAS…
PARMI D’AUTRES INVITÉS.

« JÉSUS REMARQUE QUE LES INVITÉS
CHOISSISSENT LES PREMIÈRES PLACES.
Jésus ne leur dit pas : « QUAND VOUS ÊTES INVITÉS… »
mais bien :
« QUAND TU ES INVITÉ À DES NOCES…
L’invitation est toujours personnelle
aussi pouvons-nous, sans impertinence,
penser qu’il s’agit des « NOCES DE L’AGNEAU…. »
comme il est dit dans le livre de l’Apocalypse.
« L’AGNEAU C’EST LE CHRIST,
C’EST LUI L’ÉPOUX…
L’ÉPOUX QUI VIENT ÉPOUSER L’HUMANITÉ. »

Jésus dit donc à ces invités une parabole :
« QUAND TU ES INVITÉ À DES NOCES,
NE VA PAS TE METTRE À LA PREMIÈRE PLACE… »

Ce conseil de sagesse
s’achève par un conseil d’humilité…
pas une humilité affectée qui serait stigmatisée
par cette pensée qui n’en est pas moins une sentence
à savoir :

« HUMILITÉ, FICHUE VERTU
QUAND JE CROIS D’AVOIR…JE NE T’AI DÉJÀ PLUS. »
autrement dit,
il vaut mieux ÊTRE HUMBLE
que LE PARAÎTRE sans l’être vraiment.
On pourrait se demander…
mais où se situe l’humilité pour être humble en vérité ?

Tournons-nous vers Jésus,
c’est un guide sûr…qui prêche par l’exemple…
ce que ne font pas les pharisiens…
« QUI DISENT ET NE FONT PAS. »

Jésus était HUMBLE avec une dignité,
avec une noblesse d’âme à un point tel
qu’il pourra subir les humiliations
sans que sa dignité,
sans que son humilité en soient troublées.

Sur la croix, quelle humiliation pour Jésus…
devant le peuple qui l’avait accueilli royalement le jour des rameaux.

Sur la croix, quelle humiliation pour Jésus
devant ses disciples dissimulés, le front bas.

Rappelons-nous
Pierre durant la passion de son maître…
son reniement n’est pas élogieux…mais on le comprend
lui qui avait mis tant d’espérance messianique
mais un messianisme temporel en Jésus.
Et pourtant, dans cette blessure…
plus encore morale qui physique qu’on lui inflige si injustement,
l’humiliation, Jésus l’a subit
mais cette humiliation ne l’atteint pas en profondeur…
elle ne l’atteint pas au plus intime de lui-même,
elle ne l’atteint pas au niveau de son cœur.
Et c’est là, AU NIVEAU DE SON CŒUR qu’il faut aller pour trouver la source de son HUMILITÉ.

Jésus ne dira-t-il pas un jour :
« LES HOMMES JUGENT SUR LES APPARENCES,
DIEU JAUGE LES REINS ET LES CŒURS . »

Puissions-nous, nous aussi,
entendre cette radioscopie que Jésus nous donne de lui-même :
« METTEZ-VOUS À MON ÉCOLE…APPRENEZ DE MOI
QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR. »

DOUX ET HUMBLE COMME UN AGNEAU.
N’est-il pas « L’AGNEAU »dont parle le livre de l’apocalypse
Pour « CES NOCES DE L’AGNEAU »,
il n’y a pas de préséance quant aux places...
ou plutôt…si, il y a une préséance…
c’est L’AMOUR PRÉFÉRENTIEL POUR LES PAUVRES.
Ce n’est pas par hasard qu’il est aussi question dans cet évangile de cette précision :
« QUAND TU DONNES UN FESTIN,
INVITE DES PAUVRES,
DES ESTROPIÉS,
DES BOITEUX,
DES AVEUGLES
TU SERAS HEUREUX PARCE QU’ILS N’ONT RIEN À TE
RENDRE. »

FRÈRES ET SŒURS,
ayons le sens du gratuit dans notre vie…cela nous libère,
cela nous désencombre de ce qu’il faudra bien nous délester un jour.
Il est vrai que ce n’est pas si facile de se désencombrer. Cherchons des pistes…
Écoutons S. Vincent de Paul quand il dit :
« LES PAUVRES SONT NOS MAÎTRES… »
Si Jésus nous invite à nous mettre à son école,
il nous invite à nous mettre à L’ÉCOLE DES PAUVRES.
non pas pour le plaisir d’être pauvre
qu’il faut bien distinguer de la misère qui, elle, est un mal qu’il faut bannir impitoyablement.
Mais une saine pauvreté, celle que S. François appelait : Dame Pauvreté.
C’est cette PAUVRETÉ LÀ qui permet la LIBERTÉ DU CŒUR.
Jésus n’a-t-il pas dit :
« HEUREUX LES PAUVRES DE CŒUR
LE ROYAUME DE CIEUX EST À EUX. »
Mais les richesses ne sont pas nécessairement un obstacle
pourvu que le CŒUR ne s’accroche pas aux biens qui passent.
Mais, combien cela est difficile.

Les pauvres sont nos maîtres disait S. Vincent de Paul.
J’entends encore cette pauvre femme
me dire sans amertume
sans rancœur,
sans jalousie,
mais avec un visage plein d’une douceur
d’une douceur qui devait venir de son cœur…qui,
comme Jésus était DOUX ET HUMBLE DE CŒUR
cette pauvre femme,
ou plutôt…cette grande dame me disait très humblement:
« NOUS AVONS UN PETIT BUDGET…ON FAIT AVEC. »

Soyons attentifs aux pauvres…
s’ils n’ont rien à nous rendre ici-bas,
« CELA NOUS EST DÉJÀ ACQUIT À LA RÉSURRECTION DES
JUSTES. »
dit Jésus.