Le Christ, Roi de l’univers C
Frères et Sœurs,

Nous fêtons aujourd’hui le Christ, Roi de l’univers.
Pour éviter tout malentendu,
Jésus dira lui-même à Pilate, lors de son procès,
c’est dans l’évangile de S. Jean, ch. 18,36 :
« MA ROYAUTÉ N’EST PAS DE CE MONDE.


SI MA ROYAUTÉ ÉTAIT DE CE MONDE,
J’AURAIS DES GARDES QUI SE SERAIENT BATTUS
POUR QUE JE NE SOIS PAS LIVRÉ AUX JUIFS.

PILATE lui dit :
« ALORS, TU ES ROI ? »
Jésus répondit :
« C’EST TOI QUI DIT QUE JE SUIS ROI.
MOI, JE SUIS NÉ, JE SUIS VENU DANS LE MONDE POUR CECI :
« RENDRE TÉMOIGNAGE À LA VÉRITÉ.
QUICONQUE APPARTIENT À LA VÉRITÉ ÉCOUTE MA VOIX. »

Étant l’Envoyé du Père,
Il est témoin de la volonté du Père
Car avec le Père le Christ ne fait qu’un.
Jésus, le Fils de Dieu, peut donc parler de Dieu en vérité.
Il est l’engendré du Père.
Il peut aussi parler de l’homme en vérité
Car s’il est vraiment Dieu, il est aussi vraiment homme,
c’est-à-dire qu’il est dans la plénitude humaine par excellence.
Jésus est dans l’innocence originelle
qui précède la faute des origines humaines.
Aussi,
son Royaume a ceci de particulier :
il n’est pas de ce monde mais il est dans ce monde.
Et tout le sens de la royauté du Christ :
c’est DE « RENDRE TÉMOIGNAGE À LA VÉRITÉ. »
et la vérité de Dieu c’est qu’Il est miséricorde,
à vrai dire Il n’est que amour miséricordieux.

le cœur de Dieu, si on peut s’exprimer ainsi,
est un CŒUR sensible à la MISÈRE
à la misère humaine
car l’être humain peut en toute liberté
se soumettre à l’emprise du Mal.
Or, c’est bien ce que nous demandons
en terminant la prière du Notre père :
« DÉLIVRE-NOUS DU MAL. »
« DÉLIVREZ-NOUS DE TOUT MAL »
« DÉLIVRE-NOUS DU MALIN » :
celui qui divise-diabolos- c’est le diable.
C’est le contraire qu’il nous faut
car si l’esprit du Mal divise
c’est l’Esprit Saint qui unit
et c’est dans l’unité que nous trouvons la paix.
« DONNE LA PAIX À NOTRE TEMPS ;
PAR TA MISÉRICORDE, LIBÈRE-NOUS DU PÉCHÉ,.. »

La royauté du Christ n’est pas de ce monde…
cependant son Royaume est universel.

Donc, tout ce qui concerne de près ou de loin la vie humaine
est sous l’obédience du règne du Christ.. ;
Son règne est universel et son règne, c’est le règne de l’Amour.
DIEU EST AMOUR
et cet amour
est sensible à la misère sous quelque forme que ce soit.
Que ce soit
la misère dans un premier sens :c’est-à-dire lorsqu’on
se trouve malheureusement sans le minimum vital pour vivre:
c’est LA MISÈRE MATÉRIELLE.

Mais il y aussi LA MISÈRE MORALE parfois plus misérable que la
misère matérielle
et que dire de LA MISÈRE SPIRITUELLE ;
pour celle-là,
la vie n’a pas ou peu de sens d’où pas d’échelle de valeurs.
Or, dans notre optique chrétienne,
la personne humaine est créée pour le bonheur
et le bonheur, le vrai bonheur, qu’on le veuille ou non,
n’est pas à chercher dans l’Argent avec un grand A.
Il faut choisir, car dit Jésus :
« ON NE PEUT SERVIR DEUX MAÎTRE : DIEU ET L’ARGENT. »
L’argent, s’il reste un moyen, il est un moyen merveilleux
pour autant que la personne humaine en reste le maître
mais si l’argent devient le maître il peut être un tyran épouvantable; il peut réduire la personne humaine au rang d’esclave.

Le Christ roi veut régner dans tout ce qui touche la personne humaine. En ce sens il est roi universel.

La réponse de Jésus à Pilate elle est essentielle, fondamentale :
« JE SUIS VENU DANS LA MONDE
POUR RENDRE TÉMOIGNAGE À LA VÉRITÉ. »
D’une part,
témoin de la vérité sur le Père dont il est l’envoyé
et d’autre part,
témoin de la vérité sur la personne humaine
créée à l’image de Dieu pour lui ressembler.
Ressembler à Dieu c’est
être motivé par l’amour que l’on reçoit et que l’on donne.
À la réponse de Jésus à Pilate :
« JE SUIS VENU POUR RENDRE TÉMOIGNAGE À LA VÉRITÉ. »
Pilate répond : « QU’EST –CE- QUE LA VÉRITÉ ? »

Jésus avait déjà répondu en une formule lapidaire que l’on trouve en S. Jean au ch.14: « JE SUIS LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE ! »
Jésus est la vérité de l’homme parce qu’il est l’expression parfaite du Père.
LA VÉRITÉ ! Jésus l’est par son activité et par sa parole.
Pour le détail tout est explicité dans l’Évangile dont le couronnement est proclamé dans les Béatitudes :
« BIENHEUREUX… » ce mot est cité huit fois
parce que l’être humain est créé pour le bonheur.

Pilate voit bien que ce Jésus n’est pas ce qu’on lui reproche.
Après avoir questionné Jésus, Pilate revient vers la foule et lui dit :
« VOICI VOTRE ROI !»
La foule ameutée par les pharisiens et les scribes crie :
« NOUS N’AVONS POUR ROI QUE CÉSAR. »
On connaît la suite.
Quant à Pilate nous allons le redire dans notre credo en latin.
« CRUCIFIXUS ETIAM PRO NOBIS SUB PONTIO PILATO,
PASSUS ET SEPULTUS EST.”
« IL A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE
A ÉTÉ CRUCIFIÉ, EST MORT ET A ÉTÉ ENSEVELI. »

Le Christ est notre roi ,un roi crucifié.
« MA VIE ON NE LA PREND PAS, C’EST MOI QUI LA DONNE . »
L’humilité de Jésus
n’a d’égal que son obéissance à la volonté du Père
qui est de rendre à l’humanité ce qu’elle a perdu :
à savoir : « l’innocence originelle »

Ce roi aura pour trône une croix salvatrice.
Sa couronne, une humiliante couronne d’épines.
Son sceptre, l’insigne de son pouvoir royal :
un roseau que les soldats lui présentent en se moquant de lui.
C’est là sur ce gibet de potence que Jésus accompli sa mission :
« PÈRE, TOUT EST ACCCOMPLI »
dira Jésus juste avant de mourir.

Mais avant cela il aura encore assez de force pour dire à son Père :
« PÈRE, PARDONNE-LEUR, ILS NE SAVENT PAS CE QU’ILS FONT . »

Jésus, les bras étendus comme pour embrasser tout l’univers,
est crucifié hors de la ville entouré de deux malfaiteurs ;
l’un, le cœur fermé-
Dieu ne peut rien face pour un cœur qui se ferme-
ce malfaiteur aura ces paroles amères :
« SI TU ES FILS DE DIEU , SAUVE-TOI ET NOUS AUSSI. »
Mais Jésus n’est pas venu pour se sauver
Il est venu pour sauver l’humanité qui s’égare.
L’autre crucifié a le cœur ouvert et donc travaillé vraisemblablement par l’Esprit Saint dit à Jésus :
« JÉSUS – ce qui veut dire : DIEU SAUVE- SOUVIENS-TOI DE MOI QUAND TU VIENDRAS DANS TON ROYAUME. »
Jésus lui répond :
« AUJOURD’HUI TU SERAS AVEC MOI DANS LE PARADIS ! »

FRÈRES ET SŒURS ,
Le Christ est Roi de l’univers.
En parlant du Christ dès le début du prologue de son évangile,
L’évangéliste S. Jean écrit :
« AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE….
TOUT FUT PAR LUI ET RIEN DE CE QUI FUT NE FUT SANS LUI. »
Le Christ est donc roi de l’univers dans l’infiniment grand.
Quand nous regardons le ciel dans la nuit étoilée
l’immensité de cet univers dans l’ordre de la matière
dépasse notre imagination.
Mais il y a aussi
l’univers spirituel …quand nous parlons du cœur humain.

Le cœur humain.
Dans la bible ce cœur rien à voir avec ce muscle merveilleux
qui pompe et envoie le sang dans notre organisme
et que nous appelons le cœur.
Celui-ci est dans l’ordre de la matière.

Le cœur, au sens biblique, est une réalité spirituelle.
Ce cœur
qui n’a rien de matériel est là au sein de notre organisme.
On ne peut pas le localiser.
c’est ce que nous avons de plus profond et de plus personnel.
Lorsque Jésus nous parle du cœur
c’est bien de ce cœur au sens biblique
C’est le tréfonds de ce qui constitue notre personnalité.
Nous ne pouvons en percevoir et encore moins en mesurer la profondeur.
C’est essentiellement la part surnaturelle en nous.
Dieu seul peut combler ce cœur.
Écoutons ce que dit Jésus à ses disciples en S. Jean ch.14,23:
« SI QUELQU’UN M’AIME, IL OBSERVERA MA PAROLE,
ET MON PÈRE L’AIMERA ; NOUS VIENDRONS À LUI
ET NOUS ÉTABLIRONS EN LUI NOTRE DEMEURE. »
Cette demeure c’est, en nous, la part divine,
La part que Dieu en nous créant se réserve.
C’est au plus secret de cette demeure, notre cœur,
que Dieu, Père, Fils par le truchement de l’Esprit qui sanctifie
oui ! que Dieu veut faire sa demeure.
C’est là que Dieu veut faire son ciel.
Non pas seulement dans le siècle à venir, mais dès maintenant,
«si quelqu’un m’aime et s’il observe ma parole. »
C’est déjà le ciel sur la terre.
C’est donc là aussi et là surtout que le Christ veut établir son Royaume.
C’est là plus qu’ailleurs que LE CHRIST EST ROI DE L’UNIVERS.

FRERES ET SŒURS ,
En ce moment où à Rome sur la place S. Pierre,
le pape François clôture l’année jubilaire
placée sous le vocable de la miséricorde.
Année jubilaire qui fête les 50 ans de la fin du Concile Vatican II.

Que restera-t-il de cette année jubilaire ?
Il en restera, avec la grâce qui ne nous manquera pas,
Il restera des hommes, des femmes sans oublier les jeunes
au cœur trempé dans la miséricorde du Père.
Car c’est Jésus qui le dit de tout son cœur en S. Luc ch.6,36 :
« SOYEZ MISÉRICORDIEUX
COMME VOTRE PÈRE EST MISÉRICORDIEUX ! »